Google supprime le réseau social Parler de son magasin d'applications
Google a annoncé le retrait de sa boutique applicative du réseau social Parler, prisé des partisans de Donald Trump, en raison de la présence de messages «incitant à la violence». Une démarche que pourrait suivre Apple.
Le 8 janvier 2021, Google a retiré le réseau social de microblogging Parler de sa boutique d'applications, le Google Play Store. Le géant californien justifie sa décision par la présence sur Parler de publications «incitant à la violence», et exige une modération «robuste» du contenu de l'application adoptée par de nombreux supporters de Donald Trump. Apple aurait également menacé de retirer Parler de son App Store si le réseau ne supprime pas «tout contenu répréhensible» dans les 24 heures.
Google exige de toutes les apps disponibles sur le Google Play Store la mise en place d'une politique de «modération robuste pour les contenus extrêmes» si elles hébergent et diffusent des messages d'utilisateurs, explique un communiqué transmis à l'AFP. Or, la société de Mountain View affirme savoir que «des messages incitant à la violence en cours aux Etats-Unis continuent d'être diffusés sur Parler». «Compte tenu de cette menace continue et immédiate pour la sécurité publique, nous suspendons la disponibilité de l'application sur la boutique en ligne de Google jusqu'à ce que [Parler] résolve ces problèmes», conclut-elle. Cette décision rend désormais plus compliqué l'accès à Parler pour les détenteurs d'appareils fonctionnant avec le système d'exploitation Android – un accès qui est cependant toujours possible via les navigateurs web.
Des messages de soutien aux manifestants introduits dans le Capitole le 6 janvier se sont multipliés sur l'application, qui a gagné de nombreux adeptes ces derniers mois. Pour justifier sa décision, Google a cité en exemple des messages publiés sur Parler le 8 janvier, faisant par exemple référence à une «marche du million de milices» (Million Militia March) à Washington, ou demandant : «Comment pouvons-nous reprendre notre pays ? Par une vingtaine de tirs coordonnés», comme le rapporte Reuters.
Un réseau alternatif menacé également par Apple
Fondé en 2018 par le libertarien John Matze comme un réseau «mû par la liberté d'expression» et financé par le milliardaire conservateur Robert Mercer, Parler est considéré comme un réseau refuge pour les personnes bannies de Twitter car, comme d'autres plateformes alternatives, il régule moins le contenu publié par ses utilisateurs que les réseaux plus établis. Parmi les personnalités américaines utilisant Parler, on peut citer la commentatrice Candace Owens, l'avocat de Donald Trump Rudolph Giuliani ou encore la militante Laura Loomer, qui s'était menottée à l'entrée des bureaux de Twitter à New York en novembre 2018 pour protester contre son bannissement. Parler attire également des parlementaires républicains.
Selon Reuters, le 8 janvier également, Apple a donné 24 heures à Parler pour «supprimer tout contenu répréhensible […] ainsi que tout contenu faisant référence à des dommages causés à des personnes ou à des attaques contre des installations gouvernementales maintenant ou à une date ultérieure». La firme de Cupertino a également exigé que Parler soumette un plan écrit «pour modérer et filtrer ce contenu». Parler pourrait donc être bientôt indisponible sur les deux plateformes de téléchargement qui couvrent la quasi-totalité du marché des apps mobiles.
Suite à l'intrusion de supporters de Donald Trump dans le Capitole, plusieurs réseaux sociaux ont par ailleurs pris la décision de suspendre les comptes du président républicain, de façon permanente par Twitter et pour une durée indéterminée par Facebook, Snapchat ou Twitch.