Covid-19 : un an après le début de la pandémie, chronique de la crise en six chiffres

Covid-19 : un an après le début de la pandémie, chronique de la crise en six chiffres© Aly Song Source: Reuters
Femme testée en pleine rue à Wuhan (Chine) en mai (image d'illustration).
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Le 31 décembre 2019, la Chine déclarait à l'OMS l'apparition d'une pneumonie d'origine inconnue. Un an plus tard, le coronavirus n'a pas fini de dérouter le monde entier. Retour sur les grands temps de l'épidémie en six chiffres.

Il y a tout juste un an, le 31 décembre 2019, la Chine déclarait à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’apparition d'une pneumonie d’origine inconnue. Celle-ci est apparue dans la ville de Wuhan dans la province du Hubei. Le 3 janvier 2020, 44 patients sont infectés. Onze d’entre eux sont gravement malades. 

L’OMS demande le 1er janvier 2020 «plus d’informations aux autorités nationales afin d’évaluer le risque». Equivalent d'une grippe ? Inquiétant virus ? Le monde est alors loin d'imaginer l’année qui se prépare et ses répercussions dans les domaines sanitaires, économiques et sociaux. 

En Chine, les patients «sont placés à l’isolement et sont traités dans des établissements médicaux de Wuhan», selon l’OMS. Très peu de données étant alors à disposition, l’institution «ne recommande aucune mesure sanitaire spécifique pour les voyageurs».

Le mystérieux mal traverse les frontières. Le 9 janvier, l’OMS annonce qu'il est causé par un nouveau coronavirus, désormais connu sous le nom de SARS-CoV-2, responsable du Covid-19. Dès le 23 janvier, la ville de Wuhan, qui compte 11 millions d’habitants, et celle de Huanggang, (7 millions d’habitants), sont placées en quarantaine : personne ne peut y entrer ni en sortir. Le virus arrive en France et le 24 janvier, les trois premiers cas y sont diagnostiqués : un Français d’origine chinoise et deux Français revenant de Wuhan. Un an après le début de cette crise qui sature les hôpitaux, dicte les modes de vie, et bouleverse les agendas politico-médiatiques, faisons un bilan en chiffres.

1,7 million de morts du Covid-19

Dans le monde entier, 1 783 619 personnes sont décédées après avoir été infectées par le Covid-19 à l'heure où ces lignes sont écrites. Le virus n’a épargné aucun pays. L’Organisation mondiale de la santé met à disposition une base de données publique sur le Covid-19 : 80 millions de cas confirmés ont été déclarés et recensés. Les Etats-Unis se placent en tête de cortège avec 19 millions de contaminations et 330 000 morts. Ils sont suivis par l’Inde (10 millions de cas, 148 000 morts), le Brésil (7,5 millions cas; 191 000 morts) , la Russie (3 millions de cas; 186 000 morts) puis la France (2,5 millions de cas; 63 000 morts).

98% de guérisons

Si les statistiques mettent quotidiennement l'accent sur le nombre de morts, il reste à souligner que 98% des malades du Covid-19 en guérissent. La plupart des personnes décédant des suites de la maladie sont âgées ou atteintes d'affections chroniques. Depuis le début de la crise sanitaire, les avis divergent quant aux traitements à apporter.

En France, ce débat a causé de grandes divisions au sein de la communauté scientifique. Le professeur Didier Raoult, Directeur de l'IHU Méditerranée-Infection, préconise tôt dans l'épidémie l’usage de l’hydroxychloroquine (initialement un anti-paludéen), un médicament très peu coûteux et sur le marché depuis de nombreuses années. Le 27 mai, il défend son point de vue sur Twitter en publiant l’extrait d’une étude menée sur l’hydroxychloroquine, pointant les bons résultats obtenus sur les malades du Covid-19.

«Nous avons diagnostiqué 6 836 patients (soit 10,4% des patients venus consulter), dont 3 737 inclus dans notre cohorte. L'âge moyen était de 45 ans, 45% étaient des hommes et le taux de mortalité était de 0,9%», précisent les résultats de l'étude. De plus, «ni torsades de pointes [troubles du rythme cardiaque], ni morts subites n'ont été à déplorer».

Didier Raoult est aujourd’hui visé par une plainte de l’Ordre des médecins pour sa défense de l’hydroxychloroquine, et ses critiques de la gestion du Covid-19, malgré l’affaire de The Lancet, revue médicale ayant publié une étude qui s'est révélée erronée, après avoir mené à l’interdiction de l’hydroxychloroquine et aux arrêts des essais cliniques par l’OMS.

Parallèlement, la France et des pays européens ont mené des essais cliniques sur l'efficacité du remdesivir (l'hydroxychloroquine a été plus tard jointe aux tests) sur des patients atteints du Covid-19, un médicament expérimental et coûteux produit par le laboratoire Gilead qui a engendré une large polémique. 

L’OMS s’est prononcée le 20 novembre contre l’administration de remdesivir «aux patients hospitalisés, quelle que soit la gravité de leurs symptômes, dans la mesure où rien ne prouve à ce jour que le remdesivir améliore pour ces patients les chances de survie».

Plusieurs études, dont l'essai clinique britannique Recovery montrent par ailleurs que l'hydroxychloroquine ne réduit pas la mortalité du Covid-19. Des résultats toujours contestés par Didier Raoult et les défenseurs de ce traitement. 

4,6 milliards d’êtres humains confinés

Après l’annonce de la quarantaine à Wuhan et Huanggan en Chine le 23 janvier, au mois de mars, les pays prennent l’un après l’autre des mesures strictes de confinement : arrêt de l’activité, fermeture des commerces, des frontières, etc. Les rues du monde entier sont désertes. Celles-ci dureront en moyenne deux mois. En mai, 4,6 milliards d’individus sont contraints de rester chez eux, selon les chiffres de l'AFP.

En mai, l’activité reprend graduellement. En Allemagne, les écoles rouvrent progressivement, en Autriche, les magasins lèvent le rideau. En Pologne, les hôtels, les centres commerciaux et les bibliothèques recommencent à accueillir du public. En Italie, les entraînements sportifs individuels reprennent. En Iran, les mosquées rouvrent leurs portes. En France, il redevient possible de se déplacer sans attestation le 11 mai, ainsi que de voyager à 100 kilomètres de chez soi (contre un kilomètre pendant le confinement). Les commerces ouvrent, l'offre de transports est renforcée. L’épidémie connaît une accalmie. Le 15 mai, 88 000 personnes sont contaminées, selon l'OMS. Le 1er août, 298 000. Le 1er décembre, 491 000. Le 29 décembre, 444 000.

Quatre vaccins mis sur le marché

Plusieurs laboratoires ont lancé des recherches afin de développer un vaccin contre le virus. Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (17 décembre), 166 vaccins seraient au stade d'évaluation pré-clinique et 56 candidats-vaccins seraient en phase d’essais cliniques sur l’homme. Le 21 décembre, l'Agence européenne des médicaments (AEM) et la Commission européenne se sont prononcées en faveur de l'utilisation du vaccin mis au point par les laboratoires Pfizer-BioNTech. En France, la Haute autorité de santé (HAS) a rendu son avis le 24 décembre et permis le début de la campagne de vaccination, le 27 décembre.

Le Royaume-Uni a été le premier pays au monde à lancer sa campagne de vaccination le 8 décembre (sur recommandation de l'Agence indépendante de réglementation des médicaments et des produits de santé britannique). Margaret Keenan est la première personne au monde à recevoir un vaccin autorisé contre le Covid-19, hors essais cliniques.

D’autres laboratoires ont proposé leur vaccin. Celui de Moderna a reçu une autorisation de mise sur le marché par l’Agence américaine du médicament (Food and drug administration) le 18 décembre. Celui d’AstraZeneca (britannico-suédois) a été approuvé par le Royaume-Uni le 30 décembre. Sanofi (français) et GSK (britannique) sont encore en phase de tests.

La Russie a quant à elle développé Spoutnik V. Le centre Gamaleïa affirme que le vaccin serait efficace à 92 %. Selon un communiqué publié le 11 novembre 2020, les premiers résultats se basent sur 40 000 volontaires. «L'analyse statistique de 20 cas confirmés de nouveau coronavirus, cas répartis entre personnes vaccinées et celles ayant reçu le placebo, indique un taux d'efficacité de 92% pour le vaccin Spoutnik V après une seconde dose.»

Cuba a aussi lancé le 24 août les essais cliniques de son propre vaccin, Soberano 01. Les études se prolongeront jusqu’au début de l’année 2021, selon le Registre Public des essais cliniques. Les essais sont menés sur 676 personnes âgées de 19 à 80 ans et se dérouleront en sept étapes. Le pôle scientifique mise sur le 11 janvier 2021 pour finaliser l’étude. Les résultats pourraient être disponibles le 1er février et publiés deux semaines plus tard, selon La Vanguardia.

Le laboratoire chinois Sinopharm a annoncé le 30 décembre une efficacité de 79% pour l'un de ses vaccins anti-Covid.

300 millions de vaccins commandés par l’UE

Comme l'a annoncé le 29 décembre la présidente de la Commission européenne sur Twitter, l’Union européenne a décidé de commander 100 millions de doses supplémentaires du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer et BioNTech. Les 27 pays membres de l’UE disposeront au total de 300 millions de doses, selon Ursula von der Leyen.

L'UE avait signé un contrat avec les sociétés en novembre en s'engageant dans un premier temps sur 200 millions de doses, et se réservant le droit d'en commander 100 millions de plus par la suite.

«Notre objectif reste de mettre à disposition un vaccin efficace et en quantité suffisante pour le plus de personnes possible dans le monde», a déclaré le patron de BioNTech Ugur Sahin, cité dans un communiqué.

Faute de quantité suffisante de vaccins à ce stade, les autorités ont choisi de vacciner en priorité les personnes âgées de plus de 80 ans et les personnels soignants.

Les lots à destination de l'UE sont produits dans l'usine belge de Puurs. Elle pourrait prochainement recevoir le renfort d'une autre unité de production à Marburg, en Allemagne, rachetée par BioNTech au géant de la pharmacie suisse Novartis.

«Notre objectif est de commencer la production vers février ou mars», a déclaré récemment le ministre allemand de la Santé Jens Spahn. «Cela augmenterait énormément la production», a-t-il ajouté.

78 ans : l'âge de la première vaccinée en France

A 78 ans, Mauricette, ancienne aide ménagère, est la première personne en France à recevoir une dose de vaccin contre le Covid-19. Elle a reçu l'injection par Samira Mzouri, infirmière au sein de l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret de Sevran, en Seine-Saint-Denis.

Ce département de la petite couronne parisienne, le plus pauvre de la métropole, a été durement frappé par l'épidémie de coronavirus, avec près de 1 500 morts en milieu hospitalier au 27 décembre, selon l'AFP.

Une demi-heure après l'injection, le chef de service gériatrie, le docteur Samir Tine a affirmé que Mauricette se portait bien, soulignant que la septuagénaire avait demandé à être vaccinée avant même qu'on lui propose.

Une deuxième dose du vaccin va lui être administrée 21 jours après la première, comme le prévoit le protocole de Pfizer-BioNTech.

Après Mauricette, le docteur Jean-Jacques Monsuez, cardiologue de 65 ans, a à son tour reçu une dose du vaccin.

Le gouvernement français s'est fixé l'objectif d'un million de vaccinés d'ici fin février parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7 000 Ehpad et autres établissements assimilés. Les autorités françaises ne prévoient à ce jour aucune obligation de vaccination malgré les inquiétudes d'une partie de la population à ce sujet qui ont engendré plusieurs polémiques

Maïlys Khider 

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