Cuba annonce les essais cliniques de son vaccin contre le Covid-19

Cuba annonce les essais cliniques de son vaccin contre le Covid-19© LIONEL CHAMOISEAU Source: AFP
Une délégation de médecins cubains envoyés en Martinique pour faire face à l'épidémie de coronavirus, à leur arrivée à l'aéroport Aimé Césaire le 26 juin 2020 (image d'illustration).
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Les résultats des tests du vaccin Soberano 01 sont jugés «satisfaisants» par l'institut cubain qui les mène. Ils pourraient être publiés dès le mois de février 2021. Le président cubain encourage ces recherches au nom de la «souveraineté».

La crise sanitaire et l'embargo imposé par les Etats-Unis n'empêchent pas Cuba de rester fidèle à ses traditions : priorité à la médecine. Le pays lancera en effet le 24 août les essais cliniques de son propre vaccin contre le coronavirus. Les recherches se prolongeront jusqu’au début de l’année 2021, a ainsi fait savoir le 18 août le Registre Public des essais cliniques.

Développé par l’Institut Finlay pour les vaccins – laboratoire créé en 1991 portant le nom d’un épidémiologiste cubain de renom – le produit a été nommé Soberano 01 (Souverain 01) et sera inoculé en doses injectables par voie intramusculaire. Le 13 août, l'autorité cubaine de régulation des médicaments, équipements et dispositifs médicaux (Cecmed) a enregistré le projet et autorisé son évolution en phase 2.

Les essais seront menés sur 676 personnes âgées de 19 à 80 ans et se dérouleront en sept étapes. Le pôle scientifique mise sur le 11 janvier 2021 pour finaliser l’étude. Les résultats pourraient être disponibles le 1er février et publiés deux semaines plus tard, rapporte La Vanguardia.

Les chercheurs, qui travaillent activement à la conception du vaccin, attendent une réponse immune du groupe supérieure à 50% pour valider les tests. La moitié des patients recevra une dose placebo afin que les résultats ne puissent être faussés. L’institut se fixe pour objectif général d’évaluer la sécurité, la réactogénicité et l’immunogénicité du médicament qui pourrait devenir le vaccin contre le Covid-19.

Une stratégie d'alliance «avec les meilleurs dans le pays et à l'étranger»

«Nous avons significativement avancé, durant ces deux à trois mois de travail. Nous avons quatre candidats potentiels pour un vaccin, dont l’un est plus avancé dans les recherches […] Les résultats de laboratoire sont satisfaisants. Nous allons bien sûr informer le pays des différentes étapes de recherche scientifique», a déclaré Dagmar García Rivera, directrice de la recherche de l’Institut Finlay pour les vaccins. Elle a ajouté que, pour arriver à ses fins, Cuba avait monté une stratégie d'alliance «avec les meilleurs dans le pays et à l’étranger».

Parmi ces partenariats, le centre Pedro Kourí, le centre d’immunologie moléculaire et le centre d’ingénierie génétique et biotechnologique. Tous explorent des pistes qui pourraient mener à la production d’un vaccin. Gerardo Enrique Guillén Nieto, directeur de recherche à Biomédicas CIGB, explique que le centre se base «sur différentes plateformes technologiques : des protéines recombinantes notamment, mais aussi des bactéries, des cellules de mammifères, des levures, des cellules de plantes, pour trouver des antigènes».

«Même si d’autres pays ont développé des vaccins, nous avons besoin du nôtre pour affirmer notre souveraineté»

Le président cubain Miguel Díaz-Canel s’est rendu à l’Institut Finlay le 18 août. Sa rencontre avec les chercheurs et le directeur du centre, Vicente Vérez Bencomo, a été l’occasion pour ceux-ci de détailler le processus et les avancées médicales en cours, ainsi que la stratégie mise en place par les scientifiques cubains. Quelques mois plus tôt, le 19 mai, Miguel Díaz-Canel avait effectué une visite au centre de neurosciences de Cuba. L'occasion d'encourager la recherche nationale. «Même si d’autres pays ont développé des vaccins, nous avons besoin du nôtre pour affirmer notre souveraineté», expliquait-il.

Une médecine pionnière et gratuite 

Cuba, très impliquée dans la lutte contre le Covid-19, et plus largement dans la recherche médicale, a enregistré environ 3400 cas confirmés depuis le début de l’épidémie, et 88 morts, un chiffre largement inférieur à ceux du reste de l’Amérique latine.

C’est que l’île peut compter sur sa médecine, pionnière et entièrement gratuite. Dès le début de l'épidémie, les malades atteints du Covid-19 ont été traités à l'Interferon Alpha 2b, un puissant activateur immunitaire et inhibiteur viral. «Normalement, le nombre de patients atteints de Covid-19 qui entrent dans un état grave ou critique est de 20%. A Cuba, le nombre qui atteint ce stade est de moitié, par rapport aux indicateurs au niveau international. Le taux de mortalité dans notre pays est de 2,7%, ce qui indique que la façon dont les médecins cubains traitent les patients, ainsi que nos protocoles, sont efficaces dans le traitement de la maladie», déclarait en avril le docteur Eduardo Martínez Díaz, président du grand conglomérat scientifique et commercial BioCubaFarma.

Les prestigieux centres de recherche cubains créés après la révolution sont à l'origine du développement d'un certain nombre de vaccins et traitements : Le SUMA (système ultramicroanalytique) – qui a permis à Cuba de devenir le premier pays exempt de transmission verticale du VIH et de la syphilis de la mère à l’enfant (validé par l’OMS) – l’Heberprot-P, traitement contre les ulcères du pied diabétique, le CIMAher – anticorps développé dans les années 90 qui traite les tumeurs avancées de cinq types de cancer dont ceux du cerveau, de la tête et du cou – ou encore le VA-MENGOC-BC, traitement du méningocoque B (dont l’épidémie à Cuba dans les années 80 a été enrayée).

L’Etat socialiste peut aussi compter sur la plus grande densité de médecins au monde : neuf médecins pour 1000 habitants (3,2 en France), soit 95 000 médecins, dont 15 000 dentistes, en plus de 89 000 infirmiers et personnels de santé.

Maïlys Khider 

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