«Manœuvres étrangères» : l'Algérie dénonce la position américaine sur le Sahara occidental

- Avec AFP

«Manœuvres étrangères» : l'Algérie dénonce la position américaine sur le Sahara occidental© Zohra Bensemra Source: Reuters
Un combattant du Front Polisario sur son char, le 9 septembre 2016, dans le Sahara occidental (image d'illustration).
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Après la décision des Etats-Unis de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange d'une normalisation des relations entre le royaume et Israël, l'Algérie a dénoncé des «manœuvres étrangères» visant à déstabiliser le pays.

L'Algérie a dénoncé le 13 décembre 2020 des «manœuvres étrangères» visant à la déstabiliser et pointé du doigt Israël, après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d'une normalisation des relations de Rabat avec l'Etat hébreu.

Après l'annonce surprise le 10 décembre du président sortant, Donald Trump, de reconnaître la souveraineté marocaine sur l'ancienne colonie espagnole disputée, les Etats-Unis ont adopté le 13 décembre une «nouvelle carte officielle» du Maroc intégrant le Sahara occidental, au cours d'une cérémonie organisée à l'ambassade américaine à Rabat.

Une décision immédiatement critiquée par l'Algérie

Cette carte, qui intègre l'ensemble du territoire désertique que se disputent depuis des décennies le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario, «sera présentée au roi Mohammed VI» qui «dans sa sagesse et sa prévoyance a reconnu Israël», a déclaré l'ambassadeur David Fischer.

La reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a été aussitôt rejetée par le Front Polisario soutenu par l'Algérie. «Il y a des manœuvres étrangères qui visent à déstabiliser l'Algérie. Il y a maintenant une volonté de l'entité sioniste de se rapprocher de nos frontières», a accusé le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, dans la première réaction de son pays à la décision américaine.

«Le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu'à travers l'application du droit international», a réaffirmé le 13 décembre, dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères, soulignant que la décision américaine était «sans effet juridique».

Le Polisario se dit «en état de guerre de légitime défense» depuis que le Maroc a envoyé le 13 novembre des troupes à l'extrême sud du territoire pour chasser un groupe de militants indépendantistes sahraouis qui bloquait la seule route vers la Mauritanie. Cette route a été construite en violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991 signé sous l'égide de l'ONU après 15 ans de combat, selon le Polisario qui n'a pas exclu «l'extension des batailles au territoire marocain».

La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un «territoire non autonome» par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers de ce vaste territoire désertique, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté.

Les négociations menées par l'ONU et impliquant le Maroc et le Polisario avec l'Algérie et la Mauritanie en tant qu'observateurs sont suspendues depuis mars 2019. Moscou a également critiqué la prise de position américaine.

Un conflit latent pour le contrôle du Sahara occidental

«Le rapprochement entre le Maroc et Israël ouvre la voie, si ce n'est déjà fait, à une aide israélienne au profit de l'armée marocaine dans de nombreux domaines, dont certains particulièrement dangereux : surveillance électronique, surveillance du ciel, drones, espionnage, manipulation de l'internet», estime le journaliste et analyste algérien Abed Charef. «Il est désormais évident que l'armée israélienne est à nos frontières», observe-t-il également sur son compte Facebook.

Pour le politologue Mansour Kedidir, une telle présence, sous quelque forme que ce soit, s'apparenterait à «une provocation» et à «une manifestation belliciste du voisin marocain». 

Dans son numéro de décembre, l'influente revue de l'Armée nationale populaire (ANP), El-Djeïch, appelle les Algériens à se tenir prêts à faire face à des «menaces imminentes».

Son éditorial prémonitoire fait état de «la détérioration de la situation régionale le long de notre bande frontalière et [de] la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps».

Depuis son indépendance, l'Algérie défend «le droit des peuples à l'autodétermination», en particulier celui des Sahraouis et des Palestiniens, dont elle est un des soutiens les plus vocaux.

Pour répondre à ses «obligations régionales», l'Algérie a adopté par référendum le 1er novembre un amendement constitutionnel qui révise la doctrine de son armée, la plus puissante du Maghreb. Pour la première fois, l'ANP pourra désormais être autorisée à effectuer des missions de maintien de la paix hors des frontières de l'Algérie, pays limitrophe de zones de conflits.

Pour autant, rien n'est joué, souligne Mansour Kedidir car la possible future «administration de Joe Biden ne peut pas violer les résolutions pertinentes des Nations unies dans cette affaire». Réagissant à la décision de Donald Trump, l'ONU – qui maintient une opération de paix au Sahara occidental (Minurso) – a assuré que sa position demeurait «inchangée».

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