L'Arménie prête à discuter d'un cessez-le-feu dans le Haut-Karabagh avec la médiation de l'OSCE
Le ministère arménien des Affaires étrangères a annoncé qu'Erevan était prêt à engager des pourparlers avec l'aide du groupe de Minsk de l'OSCE afin d'établir un cessez-le-feu dans l'enclave du Haut-Karabagh.
Le ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanyan a déclaré le 2 octobre 2020 qu'Erevan était prêt à entamer des discussions sur un cessez-le-feu dans le Haut-Karabagh, selon l'agence de presse russe Tass.
Celles-ci se tiendraient grâce à la médiation des pays du groupe de Minsk (dont la France, la Russie et les Etats-Unis sont coprésidents) de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
L'Arménie demeure engagée sur la voie d'un règlement pacifique du conflit au Haut-Karabagh
«Nous nous félicitons du fait que les chefs des pays coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE aient sévèrement condamné l'usage de la force dans la zone de conflit du Haut-Karabagh. L'Arménie demeure engagée sur la voie d'un règlement pacifique […] Même si nous continuerons de répondre avec force et détermination à cette agression contre le Haut-Karabagh, nous nous tenons prêts à engager le dialogue avec les pays coprésidents du groupe de Minsk pour rétablir un régime de cessez-le-feu sur la base des accords de 1994-1995», peut-on lire dans la déclaration du ministre arménien.
Erevan a également dénoncé «les actions agressives conjointes de l'Azerbaïdjan et de la Turquie, ainsi que l'implication de militants terroristes étrangers qui sapent la sécurité et la paix régionales, augmentant considérablement les risques d'une guerre à grande échelle».
Les propositions du groupe de Minsk rejetées par la Turquie
La France, la Russie et les Etats-Unis, qui chapeautent le groupe de Minsk mis en place après le conflit de 1988-1994 dans la région, ont lancé le 1er octobre un appel à la cessation immédiate des hostilités et exhorté les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à s'engager sans délai à «reprendre les négociations de fond, de bonne foi et sans conditions préalables, sous l'égide des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE».
La Turquie, soutien de l'Azerbaïdjan, a rejeté cette initiative. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a en effet déclaré le 1er octobre qu'étant donné que Paris, Moscou et Washington auraient «négligé ce problème pendant près de 30 ans», il est inacceptable qu'ils s'impliquent dans la recherche d'un cessez-le-feu. Il a ajouté que le seul moyen de parvenir à une trêve durable dans l'enclave passe par le retrait des «occupants arméniens».
De nouveaux affrontements entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont éclaté le 27 septembre dans le Haut-Karabagh. La région avait déjà connu des flambées de violence au cours de l'été 2014, en avril 2016 et en juillet 2020. Les deux parties ont fait état de victimes, y compris civiles. L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont tous deux déclaré la loi martiale et mobilisé leurs troupes. Bakou affirme avoir pris le contrôle de quelques villages et hauteurs stratégiques du Haut-Karabakh, mais Erevan dément ces affirmations et a indiqué que des territoires situés en dehors de la région contestée étaient bombardés par l'Azerbaïdjan.
La région du Haut-Karabagh, peuplée majoritairement d'Arméniens, est considérée comme partie intégrante de l'Azerbaïdjan par les Nations unies. L'Arménie reconnaît l'indépendance de fait du Haut-Karabagh, autoproclamée par les autorités locales au début des années 1990. La région est le théâtre d'affrontements entre Arméniens et Azerbaïdjanais depuis le 27 septembre dernier.