L’Italie aurait versé 11 millions d’euros à des terroristes syriens pour faire libérer deux otages
Le 15 janvier 2015, l’Italie a pu faire libérer Greta et Vanessa, deux jeunes femmes enlevées en Syrie en juillet 2014. Alors que Rome nie s'être acquitté d'une rançon, de nouveaux éléments indiquent que 11 millions d’euros auraient bien été versés.
«Ces allégations sont sans fondement», avait clamé Paolo Gentiloni, le ministre italien des Affaires étrangères, interrogé sur le versement d'une rançon pour obtenir la libération de Greta Ramelli et Vanessa Marzullo. Une phrase qui sonne faux, aujourd'hui, alors que de nouvelles révélations indiquent que la somme de 11 millions d’euros aurait été versée aux kidnappeurs, qui revendiquaient leur appartenance au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.
Bentornate in Italia, Abbracciate ai famigliari. Grazie a unità di crisi, servizi, tutto il lavoro di squadra. #GretaeVanessa
— Paolo Gentiloni (@PaoloGentiloni) 16 Janvier 2015
C’est le «tribunal islamique», une faction des rebelles syriens, qui aurait dévoilé le pot aux roses. D’après un rapport du tribunal, arrivé entre les mains de l’agence de presse syrienne ANSA, un des négociateurs du Front Al-Nosra aurait été reconnu coupable d’avoir empoché près de la moitié de la rançon. Sur les 11 millions d'euros versés, l’homme en aurait subtilisé près de cinq, le reste ayant été redistribué à différents chefs de guerre locaux. Des informations qu’ANSA a communiquées à la presse italienne.
#Gentiloni insiste #gretavanessa liberate aggratis pic.twitter.com/enAWIFzH6V
— Mister AGJ (@MrAgj) 5 Octobre 2015
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Si elles sont avérées, ces révélations pourraient constituer une épine dans le pied du Premier ministre Matteo Renzi, et plus particulièrement dans celui de son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni.
Cette affaire fait déjà grand bruit au parlement transalpin, le parti de centre-droite Forza Italia exigeant des réponses de la part du gouvernement concernant la véracité des éléments avancés. Moins pragmatique, le Mouvement Cinq Etoiles (extrême-gauche) et la Ligue du Nord (extrême-droite), ont appelé à la démission du chef de la diplomatie italienne.
Ufficiale, 11MLN ai signori della guerra per liberare #gretaevanessa in Siria.
E magari quelle due vorrebbero pure tornare da quelle parti..
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 5 Octobre 2015
Le 31 juillet 2014, Greta Ramelli et Vanessa Marzullo, alors en mission humanitaire dans la région d’Alep, avaient été enlevées par des combattants rebelles syriens. Libérées le 15 janvier 2015, elles avaient alors regagné l’Italie le lendemain. Une libération dans laquelle il n'a jamais été question du versement d'une rançon, du moins jusqu'à aujourd'hui.
Chiediamo a Governo e @PaoloGentiloni una risposta chiara: è stato pagato un riscatto di 11mln di dollari per liberazione Greta e Vanessa?
— Deborah Bergamini (@DeborahBergamin) 5 Octobre 2015