Présidentielle en Côte d'Ivoire : vers un scrutin sous haute tension ?

- Avec AFP

Présidentielle en Côte d'Ivoire : vers un scrutin sous haute tension ?© ISSOUF SANOGO Source: AFP
A Abidjan (Côte d'Ivoire), une femme brandit une pancarte pour protester contre un troisième mandat d'Alassane Ouattara, le 15 septembre 2020 (image d'illustration).
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A un mois et demi de l'élection présidentielle, le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko appelle à des élections apaisées sur fond de manifestations contre la candidature controversée du président Alassane Ouattara.

Le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko a appelé le 19 septembre 2020 à des «élections apaisées» devant quelques milliers de jeunes lors d'un meeting politique à Abidjan, à un mois et demi d'une présidentielle tendue, tandis qu'un incident s'est déroulé plus tôt avec des opposants.

«N'écoutez pas ceux qui menacent la Côte d’Ivoire», «la Côte d'Ivoire de la jeunesse qu'on pouvait manipuler, c'est fini !», a clamé Hamed Bakayoko, vantant également le bilan du président Alassane Ouattara qui se représente pour un troisième mandat, illégalement selon l'opposition.

Le Premier ministre, que ses partisans disent populaire parmi les jeunes, s'exprimait lors d'un meeting organisé par la Plateforme pour la victoire du RHDP. L'organisation est proche du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, alors que la campagne électorale ne débute que le 15 octobre, comme l'a rappelé la Commission électorale indépendante dans un communiqué du 17 septembre. Celui-ci précise que toute propagande électorale est interdite «en dehors de la durée réglementaire de la campagne».

Il s'agissait du premier meeting politique en Côte d'Ivoire depuis l'annonce le 14 septembre par le Conseil constitutionnel des candidatures retenues pour la présidentielle du 31 octobre. Seules quatre des 44 candidatures déposées ont été validées par le Conseil : celles du président Ouattara et de trois opposants, dont l'ex-président (1993-1999) Henri Konan Bédié. 

Selon Clément Yao, directeur de publication de L’Afrique Aujourd’hui interrogé par RT France, cette élection «sera vraiment la confrontation entre les deux personnages clés de la scène politique ivoirienne».

Plusieurs opposants, parmi lesquels l'ex-allié de Ouattara, Guillaume Soro, dont la candidature a été recalée, contestent les conditions de la présidentielle, sans se prononcer clairement sur un éventuel boycott.

Heurts entre manifestants et forces de l'ordre 

Avant le meeting qui se déroulait dans la grande commune populaire de Yopougon (district d'Abidjan), réputée favorable à l'ex-président Laurent Gbagbo, un incident a éclaté entre des manifestants de l'opposition et les forces de l'ordre.

Vers 8h00 (locales et GMT), au marché Sicogi, un petit groupe de manifestants a affronté les forces de l'ordre et incendié un véhicule de la gendarmerie, selon les témoignages anonymes de deux commerçants à l’AFP. Les autorités ivoiriennes ont interdit toute manifestation jusqu'au 30 septembre.

La crainte de violences meurtrières est forte à l'approche du scrutin du 31 octobre, 10 ans après la crise née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3 000 morts, faisant suite au refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.

Auprès de RT France, Clément Yao observe que «plusieurs indicateurs montrent très bien que la situation pourrait déboucher sur une crise beaucoup plus grave que celle de 2010. Pour quelques manifestations qui ont eu lieu il y a quelques jours de cela, on déplore une vingtaine de morts. J’imagine bien ce qui pourrait se passer au moment de cette élection ou après».

Une quinzaine de personnes sont décédées en août dans le sillage de l'annonce de la candidature du président Ouattara. Des échauffourées ont également eu lieu le 15 septembre dans plusieurs localités après l'annonce du Conseil constitutionnel.

Cette colère trouve son origine dans la loi ivoirienne qui prévoit un maximum de deux mandats. Or, le Conseil constitutionnel a estimé qu'avec la nouvelle Constitution de 2016, le compteur des mandats d'Alassane Ouattara a été remis à zéro, ce que conteste farouchement l'opposition.

Manifestation de soutien à Ouattara à Paris

«Non à la guerre, oui à la paix», ont scandé par ailleurs plusieurs centaines de militants pro-Ouattara rassemblés le 19 septembre à Paris pour apporter leur soutien à un troisième mandat du président ivoirien, a constaté une journaliste de l'AFP.

En robes immaculées ou pantalons blancs et casquettes orange, l'assemblée constituée majoritairement de femmes a dansé et chanté des slogans en faveur d'Alassane Ouattara sur l'esplanade des Invalides.

«Les femmes soutiennent le président Ouattara en tant qu'artisan de la paix et du développement du pays et parce qu'avec lui, elles ont obtenu beaucoup de droits», a assuré Boni Felix Niangoran, l'un des organisateurs, citant une nouvelle loi sur l'héritage et la représentation féminine accrue dans la classe politique et dirigeante du pays.

Le président est dans la vérité

«Le président est dans la vérité, il est temps que nous proclamions la paix en Côte d'Ivoire. La stabilité avec ADO [acronyme de Alassane Dramane Ouattara, NDLR]», a clamé au mégaphone la militante Lea Kotché.

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