Présidentielle en Côte d'Ivoire : des dizaines d'Ivoiriens manifestent à Paris contre Ouattara
- Avec AFP
Des membres de la diaspora ivoirienne ont manifesté ce 15 août à Paris contre la décision d'Alassane Ouattara de candidater à un troisième mandat présidentiel ivoirien. En Côte d'Ivoire, l'AFP dénombre six morts après trois jours de violences.
Des dizaines de personnes de la diaspora ivoirienne se sont réunies ce 15 août à Paris, au Trocadéro, pour exprimer leur opposition à la candidature d'Alassane Ouattara pour un troisième mandat à la présidence de la Côte d'Ivoire.
Les manifestants ont demandé la libération des «prisonniers politiques» et le retour de l'ancien président (de 2000 à 2011) Laurent Gbagbo, actuellement en liberté conditionnelle en Belgique après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI).
«Nous constatons que le président en place est en train de violer complètement la Constitution qui est le socle même d'un pays», déclare un manifestant au micro de RT France. La Constitution ivoirienne limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l'interprétation de la réforme adoptée en 2016 : les partisans d'Alassane Ouattara, à la tête du pays depuis 2011, affirment qu'elle a remis le compteur des mandats à zéro, tandis que ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
Les manifestants présents sur la place du Trocadéro ont ensuite entamé une marche en direction de l’ambassade de Côte d’Ivoire.
Le reporter pour Les Afriques et Financial afrik Fenelon Massala a publié sur Twitter des photos de cette manifestation.
LA DIASPORA IVOIRIENNE DANS LES RUES DE PARIS (FRANCE)POUR DIRE NON AU 3ÈME MANDAT DE DRAMANE OUATTARA. pic.twitter.com/z5OlRlJhoz
— Fenelon MASSALA (@rfemassala) August 15, 2020
Six morts en Côte d'Ivoire, après trois jours de violences
En Côte d'Ivoire, les manifestations contre la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara se sont muées, selon l'AFP, en conflit entre communautés à Daoukro, fief de l’ex-chef d'Etat (de 1993 à 1999) Henri Konan Bédié dans le centre de la Côte d'Ivoire. Ex-allié devenu opposant d'Alassane Ouattara, cet ancien président est désormais candidat à la présidentielle.
Les violences liées à l'annonce de la candidature controversée à un troisième mandat du président Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, ont provoqué une mort supplémentaire le samedi 15 août à Daoukro, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ce décès porte à quatre le nombre de personnes tuées dans des affrontements dans cette ville, selon le bilan officiel.
La tension était toujours vive samedi 15 août dans cette ville où les affrontements entre des partisans d'Henri Konan Bédié et des soutiens du chef d'Etat ont démarré le 11 août, selon l'agence. «Armés de fusils de chasse, de gourdins et de machettes, les jeunes du village d'Anoumabo se sont rués vers le quartier malinké (pro-Ouattara)», rapporte encore l'AFP, selon qui la gendarmerie est intervenue pour les faire reculer.
Au total, six personnes ont perdu la vie et plus de 100 autres ont blessées dans l'ensemble du pays, après trois jours de manifestations et de violences liées à l'annonce de la candidature d'Alassane Ouattara.
La présidentielle doit se tenir le 31 octobre.