Côte d'Ivoire : la candidature d'Alassane Ouattara validée, celles de Gbagbo et Soro rejetées
- Avec AFP
Le Conseil constitutionnel a validé la candidature du président Alassane Ouattara à l'élection présidentielle du 31 octobre. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes pour s'opposer à ce troisième mandat, jugé inconstitutionnel.
Le Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire a validé le 14 septembre la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé et a rejeté celles de l'ancien président Laurent Gbagbo et de l'ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro à la présidentielle du 31 octobre.
«Je conteste vigoureusement la décision injuste et infondée prise par le Conseil Constitutionnel. Je considère que c'est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse et qui s'inscrit dans une logique d'anéantissement de la démocratie et l'Etat de droit», a réagi Soro sur Facebook.
Seules quatre des 44 candidatures déposées à la commission électorale ont été validées par le Conseil constitutionnel. Alassane Ouattara, qui promet une victoire par «KO» (au premier tour) aura donc comme adversaires son vieux rival, ancien allié et ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999), Pascal Affi Nguessan, ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo, et l'ancien député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti d'Henri Konan Bédié.
Le matin du 14 septembre, alors que la décision du Conseil constitutionnel n'était pas connue, des manifestations et marches contre la candidature de Ouattara se sont terminées par des affrontements avec les forces de l'ordre, dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire, faisant au moins six morts, une centaine de blessés et 1 500 déplacés.
A Yopougon, grand quartier populaire d'Abidjan, des manifestants ont notamment incendié un bus, comme l'a constaté un photographe de l'AFP, alors que des échauffourées ont opposé forces de l'ordre et jeunes pendant la matinée. A Bangolo (Centre-Ouest), «des manifestants» ont incendié «un camion» minier et «des véhicules». Ils «ont été dispersés par la gendarmerie à coups de gaz lacrymogène», selon un habitant sous couvert de l'anonymat.
La Constitution, révisée en 2016, limite à deux les mandats présidentiels. Les partisans d'Alassane Ouattara affirment que la révision a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent pour leur part anticonstitutionnelle une troisième candidature.