«Pourceaux pouilleux» : Medvedev fustige les Européens pour leur silence sur les attaques ukrainiennes

Le vice-président du Conseil de sécurité de Russie, Dmitri Medvedev, a fustigé ce 24 mai sur Telegram le «silence de plomb» des chancelleries européennes à l’égard des attaques de drones ukrainiennes survenues en Russie à la veille du 9 mai, dressant un parallèle avec leurs potentielles réactions après une série de frappes russes en Ukraine.
« Après des attaques massives de drones contre notre pays et sa capitale à la veille du Jour de la Victoire visant à intimider les invités étrangers, un silence de plomb dans les centres européens s’en est suivi », a déclaré ce 24 mai Dmitri Medvedev.
Dans son message, posté sur Telegram, le vice-président du Conseil de sécurité russe a pointé du doigt les « pourceaux pouilleux » qui ne feraient que « grogner benoîtement de plaisir ». Des « pourceaux pouilleux » qui, selon les mots de Medvedev, « dans un train », « cachent des serviettes et des cuillères suspectes ».
Une référence au déplacement entrepris à Kiev, dans la nuit du 9 au 10 mai, du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz et du Premier ministre britannique Keir Starmer. À quelques heures d’une prise de parole annoncée du président russe Vladimir Poutine, le président français avait alors menacé la Russie de nouvelles sanctions si Moscou n’acceptait pas un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours.
Attaques ukrainiennes : une riposte russe annoncée
« Aujourd’hui, les mêmes sangliers graisseux à Paris, à Berlin et à Londres piqueront une crise dénonçant l’usage disproportionné de la force et soulignant la nécessité urgente d’un cessez-le-feu de 30 jours et de nouvelles sanctions contre la Russie », a ajouté, dans son message ce 24 mai, Dmitri Medvedev.
Dans la matinée, la Défense russe a annoncé avoir mené en Ukraine une nouvelle « frappe groupée » contre des éléments du « complexe militaro-industriel » ainsi que d’une batterie antiaérienne Patriot.
La veille de ces frappes, dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères avait prévenu que la Russie « donnera[it] une réponse adéquate aux attaques terroristes massives » de Kiev. Dans son communiqué, la diplomatie russe avait notamment repris les chiffres de la Défense : 788 attaques de drones et de missiles de « fabrication occidentale » comptabilisées entre les 20 et 23 mai.
À la suite de ces frappes russes, Volodymyr Zelensky a appelé – comme à l’accoutumée – à un renforcement des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie. « Seules des sanctions supplémentaires ciblant des secteurs clés de l'économie russe forceront Moscou à cesser le feu », a-t-il déclaré sur X, affirmant que « la cause de la prolongation de la guerre se trouve à Moscou ».
Attaques de drones ukrainiens : des victimes civiles par centaines
Le 22 mai auprès de l'agence d'information russe TASS, fustigeant la « pseudo-rhétorique pacifiste » de Volodymyr Zelensky, l’ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères pour les crimes du régime de Kiev Rodion Mirochnik avait pointé du doigt les « centaines de drones » lancés par les forces de Kiev contre les régions russes.
« Les sept derniers jours ont été les plus sanglants depuis le début de l’année », avait assuré le diplomate russe, le 6 mai, également auprès de l’agence TASS, avançant le chiffre de 15 morts et de 142 blessés en une semaine de frappes ukrainiennes. Des victimes parmi lesquelles figuraient, a-t-il précisé, des mineurs, dont un enfant de quatre mois.
Nous étions alors à la veille d’un cessez-le-feu unilatéral de trois jours - annoncé par Vladimir Poutine à l’occasion des célébrations de la victoire sur l’Allemagne nazie - que n’avait pas observé la partie ukrainienne, la Défense russe ayant rapporté 14 043 attaques du 8 au 10 mai, majoritairement des frappes de drones. Les images d’un drone ukrainien, s’écrasant le 9 mai contre le bâtiment du gouvernement régional de Belgorod, avaient été particulièrement relayées dans les médias.
Mi-janvier, lors d’un point presse, le diplomate russe avait annoncé qu’au cours de la seule année 2024 au moins 1 481 civils avaient été blessés et 210 tués - dont 11 enfants - à l’aide de drones ukrainiens.
Des attaques ukrainiennes, quotidiennes, que les gouverneurs régionaux concernés ne manquent pas de documenter, mais qui n’ont pas empêché la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas d’affirmer mi-février que «les civils russes ne meurent pas» dans le cadre du conflit russo-ukrainien. «Il y a apparemment des réserves de bassesse», avait alors réagi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.