Deux soldats turcs tués en Syrie, une première depuis la trêve négociée dans la province d'Idleb
Les autorités turques ont annoncé que deux de leurs soldats étaient morts en Syrie dans la province d'Idleb, sans préciser dans quelles circonstances ils avaient été tués. Ces pertes sont les premières depuis la trêve négociée avec Moscou.
Deux soldats turcs ont été tués dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), selon Ankara, qui faisait état le 19 mars de ses premières pertes depuis l'entrée en vigueur d'une trêve dans cette région au début du mois.
Ces morts ont été rapportées séparément sur Twitter par le parti du président Recep Tayyip Erdogan, l'AKP, et le gouvernorat de Sivas (centre), d'où était originaire l'un des deux militaires.
Les autorités turques n'ont pas précisé dans quelles circonstances les deux soldats ont été tués.
Il s'agit des premières pertes rapportées par Ankara dans la région d'Idleb depuis l'entrée en vigueur le 6 mars d'un accord russo-turc de cessez-le-feu. Cet accord a permis de mettre fin à des affrontements inédits entre l'armée turque, qui appuie des groupes rebelles, et l'armée syrienne, soutenue par Moscou.
Des combats entre l'armée syrienne et supplétifs de l'armée turque
Cette trêve est globalement respectée, même si des combats sporadiques ont encore lieu. Quatre soldats syriens et un rebelle ont été tués le 19 mars à Idleb. La Syrie a lancé en décembre une vaste offensive pour reconquérir Idleb, dernier bastion rebelle et djihadiste du pays.
«Des groupes terroristes, soutenus par le régime d’Erdogan, ont violé à nouveau l’accord sur la cessation des hostilités dans la banlieue d’Idleb», a annoncé l'agence syrienne Sana le 19 mars, expliquant qu'ils avaient été ciblés par l'armée syrienne avec des «armes légères et moyennes». De ces combats, toujours selon Sana, aurait résulté «la neutralisation de nombreux terroristes».
Fin février, un raid aérien de l'armée syrienne avait fait 33 morts dans les rangs turcs. La riposte d'Ankara avait suscité l'émoi de la communauté internationale et engagé Erdogan dans un bras de fer avec Bruxelles. Le président turc avait alors ouvert ses frontières aux migrants désireux de rejoindre l'Europe, provoquant ainsi des troubles en Grèce.
Ces derniers décès encore inexpliqués à Idleb peuvent laisser craindre une reprise des tensions entre Ankara et Bruxelles. Et de nouvelles vagues de migrants vers les côtes grecques.