SBU, Poutine, Porochenko : la première conférence de presse de Vychinsky depuis sa libération

SBU, Poutine, Porochenko : la première conférence de presse de Vychinsky depuis sa libération© Iliya Pitalev Source: Sputnik
Kirill Vychinsky devant les journalistes le 9 septembre.
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Le journaliste russe Kirill Vychinsky a donné une conférence de presse à Moscou dans laquelle il est revenu longuement sur ses conditions de détention en Ukraine, où il était enfermé pour «haute trahison» et aurait subi des pressions.

Le directeur de l'agence russe RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinsky, remis en liberté le 28 août par le tribunal de Kiev et arrivé à Moscou le 7 septembre, jour marqué par un échange de prisonniers entre les deux pays, s'est exprimé pour sa première conférence de presse depuis sa libération, le 9 septembre à Moscou. Il est revenu sur les conditions de sa détention à titre préventif, débutée le 15 mai 2018 pour «haute trahison». Il dit avoir reçu des pressions de Kiev pour avouer sa culpabilité en échange d'une libération rapide. 


Gratitude envers Poutine et Lavrov

Lors de la conférence de presse, Kirill Vychinsky a remercié le président russe Vladimir Poutine pour son soutien.

«Je tiens vraiment à le remercier, [...] parce qu’il a été le premier parmi les grands dirigeants politiques à déclarer que j’étais innocent, car personne ne peut être puni pour son activité professionnelle», a-t-il affirmé. Il a également remercié tous ceux qui s’étaient battus pour lui et, en particulier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.


Un article à la base de son incarcération 

Kirill Vychinsky a accusé l'ancien président ukrainien Petro Porochenko d'avoir voulu, par l'arrestation du journaliste, renforcer son pouvoir pour tenter (en vain) de se faire réélire. Kirill Vychinsky a en outre déclaré que les services de renseignement ukrainiens, le SBU, s'étaient eux-même rendus compte que les accusations portées contre lui étaient une «histoire absurde».

Kirill Vychinsky a été placé en détention en vertu du Code pénal d'Ukraine qui le permet en cas de signes révélateurs d’une infraction. Selon lui, il s'agirait en l’occurrence d'un article de RIA Novosti en cours de rédaction sur l'église orthodoxe ukrainienne. Kirill Vychinsky a souligné que cet article présentait deux opinions : celle d’un politologue ukrainien et la position de l’Église orthodoxe ukrainienne elle-même.

«En effet, nous travaillions selon les règles, alors j’étais complètement calme en lisant le dossier, les charges retenues contre moi, j’étais calme, bien sûr, c’était un délire. De plus, les membres du SBU ont eux-mêmes réalisé que c’était, pour ne pas dire plus, une histoire absurde», a-t-il déclaré devant les journalistes. 


Refus de «faire son mea-culpa» contre une exfiltration en Europe

Kirill Vychinsky a déclaré que les anciennes autorités de l’Ukraine avaient exercé des pressions sur lui pour le pousser à avouer sa culpabilité en échange d'une exfiltration. Il a précisé qu’après son refus d’écrire une demande d’échange, son avocat s'était vu conseiller d'organiser une conférence de presse lors de laquelle il devrait «faire son mea-culpa» selon le scénario de Kiev.

«On m’a dit après cela : tu ne partiras pas en Russie mais nous organiserons ton départ en Europe, [tu] retrouveras [ta] femme, [ta] mère et tout ira bien pour toi. J’ai refusé», a précisé le journaliste.

Lire aussi : Une «honte» pour l'Ukraine : le journaliste russe incarcéré Kirill Vychinsky plaide non-coupable


Refus de participer à un échange de prisonniers et déclaration falsifiée

Kirill Vychinsky a en outre plusieurs fois refusé de participer à un échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine. Il a expliqué son choix par le fait que l’échange est une procédure qui concerne les personnes ayant plaidé coupable et été condamnées, ce qui n'était pas son cas puisqu'il était détenu sans procès.

«Mais je ne suis pas condamné, je nie ma faute. La chose la plus importante est qu’au cours de cette procédure, mon statut juridique, qui j’étais, n’était pas clair», a-t-il souligné. Lors de la conférence de presse, il a déclaré que des dignitaires ukrainiens étaient venus le voir plusieurs fois pour lui proposer d’écrire une «demande» d’échange. 

Une fausse demande d’échange, prétendument écrite de sa main, a également circulé sur les réseaux sociaux via la page de Larissa Sargan, l’attachée de presse de l’ancien procureur général d’Ukraine, Iouri Loutsenko. 

«En ce qui concerne ce bout de papier : j’ai systématiquement refusé l’échange. De plus, les responsables politiques ukrainiens m’ont dit au printemps de cette année : nous n’utilisons pas le mot "échange" à votre égard, il s’agit d’une libération mutuelle. Eh bien, j’ai dit, je suis prêt à retrouver la liberté, mais je refuse d’être échangé parce que je ne comprends pas le statut juridique de cette histoire,», a expliqué Kirill Vychinsky lors de la conférence de presse.

Quel avenir professionnel ? 

Le journaliste a expliqué qu'il allait tenter de continuer sa mission de correspondant de l'agence RIA Novosti en Ukraine, fort de cette «nouvelle expérience».  

«Quant à mon travail, oui, je suis toujours employé de RIA Novosti. Si [on ne m']expulse pas, [je] vais travailler. Et bien sûr, je veux rester dans le métier, je veux faire du journalisme, surtout depuis que j’ai acquis une nouvelle expérience», a déclaré Kirill Vychinsky lors de la conférence de presse.

Et bien sûr, je veux rester dans le métier

Le 7 septembre, l’Ukraine et la Russie ont effectué un échange sans précédent de 70 prisonniers. Deux avions transportant 35 prisonniers chacun, dont le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov et le journaliste russe Kirill Vychinsky, ont atterri simultanément en milieu de journée à Kiev et à Moscou.

«Nous avons fait le premier pas», s’était félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky en début d’après-midi, après avoir serré la main sur la piste de l’aéroport principal de Kiev de chacun des Ukrainiens descendus de leur avion.

Accusé par la justice ukrainienne de «haute trahison» et de s’être livré à des activités de «guerre de l’information» par la propagation de fausses informations, le journaliste risquait jusqu'à 15 ans de prison s'il était reconnu coupable. Il a toujours plaidé son innocence. Le tribunal avait prolongé à huit reprises son incarcération, avant de le libérer le 28 août.

Lire aussi : Vladimir Poutine et Emmanuel Macron saluent l’échange de prisonniers entre Moscou et Kiev

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