Une «honte» pour l'Ukraine : le journaliste russe incarcéré Kirill Vychinsky plaide non-coupable
Enfermé depuis plus d'un an en Ukraine, le chef de l'agence de presse russe RIA Novosti dans ce pays a qualifié d'«absurdes» les accusations de «trahison» et de «guerre de l'information» qui le visent. Il risque jusqu'à 15 ans de prison.
Le chef de RIA Novosti Ukraine, Kirill Vychinsky, incarcéré depuis plus d'un an à Kiev sans que cela n'émeuve les grands médias occidentaux, a plaidé non-coupable le 18 juin lors d'une audition devant un tribunal ukrainien. Selon des propos rapportés par son avocat, Andreï Domansky, le journaliste russe a qualifié d'«absurdes» les charges pesant contre lui. Il a en outre réclamé des éclaircissements concernant plusieurs «points incompréhensibles» inclus dans l'acte d'accusation. Mais selon l'avocat, la cour n'aurait pas été en mesure d'expliquer ces points, ne comprenant pas elle-même les charges retenues contre Kirill Vychinsky.
«J'espère que le nouveau pouvoir [ukrainien] est plus lucide et qu'il comprend que mon affaire [...] fait honte à ce pays», a déclaré Kirill Vychinsky, dans des propos rapportés par l'agence vidéo Ruptly.
Un an de détention dans le silence international
Kirill Vychinsky a été arrêté le 15 mai 2018 à Kiev, sur base d'accusations de «haute trahison». Le chef de l'agence de presse russe RIA Novosti, en Ukraine, était notamment accusé de soutenir les républiques autoproclamées de l'est du pays. Kiev lui reproche en outre de mener une «guerre de l’information». S'il est reconnu coupable, il risque jusqu'à 15 ans de prison.
Depuis son arrestation, le journaliste est en détention provisoire, sans possibilité de liberté conditionnelle, ni de traitement hospitalier, et subit des restrictions du droit de visite. Le parquet a rédigé un acte d’accusation de 80 pages, contenant 72 articles ou éditoriaux publiés par l’agence depuis 2014, qu'il accuse de contenir des informations fausses ou des manipulations de l’information. Kirill Vychinsky insiste de son côté sur le fait que ces accusations sont absurdes.