Nucléaire iranien : comme annoncé par Rohani, Téhéran met en route des centrifugeuses avancées
Le président iranien l'avait annoncé en réaction au retrait américain de l'accord de Vienne et aux sanctions imposées à son pays : Téhéran a mis en route ce 7 septembre des centrifugeuses pour augmenter son stock d'uranium enrichi.
Comme annoncé par le président iranien Hassan Rohani le 4 septembre, l'Iran a mis en route des centrifugeuses avancées dont la production augmentera le stock d'uranium enrichi produit par le pays. C'est ce qu'a fait savoir le 7 septembre le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.
Lors d'une conférence de presse à Téhéran, il a expliqué que 20 centrifugeuses de type IR-4 et 20 autres de type IR-6 avaient été mises en route. L'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ne l'autorisait, à ce stade, à produire de l'uranium enrichi qu'avec des centrifugeuses de première génération (IR-1).
Mais concernant cet accord, les Occidentaux n'ont pas su s'entendre pour le respecter, Donald Trump ayant décidé d'en sortir unilatéralement les Etats-Unis en mai 2018, d'intensifier les sanctions contre l'Iran et d'employer une réthorique va-t-en guerre contre la République islamique.
Si Behrouz Kamalvandi a détaillé devant la presse les mesures de la nouvelles phase du plan de réduction des engagements de son pays devant la communauté internationale à propos de ses activités nucléaires, il a néanmoins insisté sur le fait que les engagements sur la «transparence» des activités nucléaires de l'Iran seraient «honorés comme avant».
En outre, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit rencontrer de hauts responsables iraniens en Iran le 8 septembre, a annoncé le 6 septembre au soir cette agence de l'ONU. «Cette visite s'inscrit dans le cadre d'interactions en cours entre l'AIEA et l'Iran», explique l'agence dans un communiqué, ajoutant que cela incluait le processus de «vérification et surveillance par l'AIEA en Iran en vertu» de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien.
Le 4 septembre, plus d'un an après le retrait unilatéral par Washington de l'accord sur le nucléaire iranien, le président Hassan Rohani annonçait abandonner les limites à la recherche et au développement en matière nucléaire qu'imposait l'accord. Il a expliqué que son pays allait reprendre le développement de centrifugeuses, en vue d'un enrichissement de l'uranium plus rapide. Il a néanmoins précisé que son pays enrichissait l'uranium uniquement à destination des centrales nucléaires.
Le président iranien avait ajouté que cette décision avait été prise car l'Iran n'était «pas parvenu» au résultat souhaité, lors d'une récente tentative diplomatique emmenée par Paris, visant à préserver un accord malgré le retrait américain. Mais, alors que le président français Emmanuel Macron avait beaucoup misé sur une éventuelle rencontre, lors du G7 de Biarritz fin août, entre les diplomaties américaine et iranienne, Washington et Téhéran avaient rapidement calmé ses ardeurs.
L'Iran avait commencé en mai à réduire les engagements qu'il avait consentis au titre de cet accord en représailles au retrait américain de l'accord de Vienne.
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