Recadré par Trump, Macron reconnaît ne pas avoir été mandaté par le G7
Face au démenti de Donald Trump, Emmanuel Macron a expliqué ne pas avoir été mandaté par le G7 pour dialoguer avec l'Iran, contrairement à ce qu'avait annoncé sa diplomatie, et mis en doute qu'un message commun serait envoyé, comme il l'avait assuré.
Souhaitant depuis plusieurs mois s'imposer comme le médiateur entre Téhéran et les autres signataires de l'accord sur le nucléaire, le président français Emmanuel Macron et son équipe diplomatique se sont retrouvés ce 25 août dans une situation plus que délicate en se faisant rappeler à l'ordre sans ménagement par leur partenaire américain.
En fin de matinée, une source diplomatique a confié à l'AFP que les dirigeants du G7 avaient «convenu de mandater» le président français pour mener le dialogue avec Téhéran, et qu'Emmanuel Macron aurait pour mission «d'adresser un message» à l'Iran sur la base des échanges ayant eu lieu lors de ce sommet. Une information majeure mais très surprenante, Paris et Washington défendant des positions très différentes dans ce dossier, le président américain ayant en outre déjà reproché à plusieurs reprises à son homologue français de vouloir parler au nom des Etats-Unis sur ce sujet.
Le Quai d'Orsay est-il allé trop vite en besogne ? C'est en tout cas ce que laisse penser la réplique – cinglante – du président américain Donald Trump, qui ne s'est pas fait attendre. «Je n'ai pas discuté de ça», a-t-il laconiquement répondu à des journalistes qui l'interrogeaient sur cet éventuel message commun à l'Iran, sans même évoquer un quelconque mandat du président français sur ce dossier.
Quelques minutes plus tôt, sur la chaîne d'information LCI, Emmanuel Macron avait pourtant confirmé qu'il y aurait bien une «communication commune» du G7 au sujet de l'Iran, mais avait déjà mis en sourdine le soi-disant mandat qui lui aurait été accordé. Face à la réaction de Washington, il a finalement opéré un virage à 180 degrés sur les deux sujets, assurant d'une part très clairement qu'il n'avait pas reçu «de mandat formel du G7» pour discuter avec Téhéran, et laissant d'autre part planer le doute sur une éventuelle déclaration commune, puisque, selon lui, tous les participants vont «continuer à agir chacun dans son rôle».
Un épisode gênant pour un chef d'Etat qui entend se positionner comme médiateur dans les grandes crises actuelles. Le président français envisageait selon toute vraisemblance une autre issue à ces discussions, et pour cause : en milieu d'après-midi, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a fait une arrivée surprise à Biarritz pour discuter du dossier nucléaire iranien avec son homologue français Jean-Yves Le Drian. L'Elysée a tenu à préciser qu'«aucune rencontre n'était prévue à ce stade avec les Américains», et que cette visite était à l'initiative de Paris et non du G7. Une conséquence de cet imbroglio ?