Nucléaire : Hassan Rohani annonce que l'Iran va reprendre le développement de centrifugeuses
Plusieurs mois après le retrait unilatéral par Washington de l'accord sur le nucléaire iranien, le président iranien, dont les propos sont cités par Reuters, annonce abandonner les limites à la recherche et au développement en matière nucléaire.
Dans un discours télévisé dont les propos sont rapportés par Reuters, le président iranien Hassan Rohani a annoncé le 4 septembre que son pays allait reprendre le développement de centrifugeuses, en vue d'un enrichissement de l'uranium plus rapide. Il a précisé que son pays enrichissait l'uranium uniquement à destination des centrales nucléaires.
Promettant de tout faire pour «protéger les droits et les intérêts de la nation iranienne», le dirigeant a présenté cette «troisième étape» de réduction par l'Iran de ses engagements consentis dans le cadre de l'accord de Vienne (JCPOA) en juillet 2015. Washington avait de facto fait voler en éclats cet accord en décidant de s'en retirer unilatéralement, et renforçant les sanctions contre Téhéran, après un assouplissement.
Hassan Rohani a fait savoir que Téhéran reprendrait, dès le 6 septembre, «la recherche et le développement sur différentes sortes de centrifugeuses et de nouvelles centrifugeuses ainsi que tout ce qui est nécessaire pour enrichir l'uranium de manière accélérée». Et le dirigeant d'ajouter : «Toutes les limitations sur notre recherche et développement seront levées vendredi [6 septembre].»
Il a ajouté que cette décision avait été prise car l'Iran n'était «pas parvenu» au résultat souhaité, lors d'une récente tentative diplomatique emmenée par Paris, visant à préserver un accord malgré le retrait américain. Mais, alors que le président français Emmanuel Macron avait beaucoup misé sur une éventuelle rencontre, lors du G7 de Biarritz fin août, entre les diplomaties américaine et iranienne, Washington et Téhéran avaient rapidement refroidi ses ardeurs.
L'UE appelle l'Iran à «faire machine arrière»
Donald Trump avait fait savoir qu'il était «trop tôt». De son côté, dans un discours prononcé le 27 août, diffusé par la télévision publique, le président de la République islamique avait rappelé que la première «étape» en vue d’une éventuelle rencontre restait «la fin des sanctions illégales, injustes et erronées contre la nation iranienne». «La clé d’un changement positif [se trouve] entre les mains de Washington», avait encore estimé Hassan Rohani.
Le 5 septembre, l'Union européenne a regretté la décision iranienne par la voix de Carlos Martin Ruiz de Gordejuela, porte-parole de la cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini. «Ces activités ne sont pas conformes au JCPOA [l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien]. Et dans ce contexte nous sommons l'Iran de faire machine arrière et de ne prendre aucune autre mesure qui saperait cet accord», a-t-il déclaré. L'ancienne ministre italienne des Affaires étrangères n'a cessé de s'investir sur le dossier du nucléaire iranien depuis quatre ans, avec la ferme intention de sauver l'accord conclu en 2015.