Emmanuel Macron souhaite que l’Inde devienne membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU
Alors que Narendra Modi était en visite en France, Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer sa volonté d'intégrer l'Inde comme membre permanent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Et ce alors que les tensions dans le Cachemire se sont amplifiées.
A quelques jours du G7, qui se tiendra à partir du 24 août à Biarritz, le président français a reçu en grande pompe le Premier ministre indien Narendra Modi, le 22 août, dans l’enceinte du château de Chantilly. L’occasion pour Emmanuel Macron d’affirmer l’importance de l’Inde dans «la recomposition du système international» et de militer pour son intégration au sein des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
«La participation de l’Inde, que j’ai souhaitée au sommet du G7 de Biarritz, était en effet à mes yeux essentielle. Cela fait partie de la recomposition du système international à quelle nous devons travailler parce qu’il est impossible aujourd’hui, sur des enjeux tels que la lutte contre le réchauffement climatique, la protection de la biodiversité, la protection de nos libertés dans l’espace numérique, de ne pas compter avec l’Inde dans le monde tel qu’il est», a déclaré l’ancien ministre de l’Economie lors d'une conférence de presse commune, ajoutant que «cette démarche de pleine association de l’Inde aux responsabilités de la gouvernance mondiale, nous l’avons décidé pour le G7 comme nous la portons aux Conseil de sécurité des Nations unies en soutenant son accession au statut de membre permanent».
Tensions dans le Cachemire et contrats juteux
Alors que la situation s’est passablement détériorée entre l’Inde et le Pakistan dans le Cachemire, depuis le 5 août et la décision du gouvernement indien de révoquer l'autonomie constitutionnelle de la région en proie à une insurrection séparatiste, le président français a cherché à calmer le jeu. «La France demeurera évidement attentive à ce que les intérêts et les droits des populations civiles soient dûment pris en compte dans les territoires de part et d’autre de la ligne de contrôle et nous tenons beaucoup à cet esprit d’apaisement, de dialogue et nous tenons beaucoup à l’efficacité de cette politique de stabilité et de lutte contre le terrorisme», a-t-il affirmé.
Emmanuel Macron a par ailleurs précisé qu’il aurait «dans les prochains jours un échange en ce sens avec le Premier ministre pakistanais pour lui rappeler aussi la volonté de la France de voir cette question traitée dans le cadre bilatéral», ajoutant : «Mais le soucis de la France est de préserver la stabilité dans la région et la lutte contre toutes les formes de terrorisme.»
Les deux dirigeants ont également abordé les ventes d’armes française à l’Inde. En effet, la république fédérale devrait recevoir livraison, dans les semaines à venir, de leur premier avion de combat de type Rafale construit par Dassault Aviation. De plus, la France, qui souhaite vendre six réacteurs nucléaires à l’Inde, a de son côté intérêt à cajoler son allié asiatique. Emmanuel Macron s’est montré très optimiste sur ce dernier point, assurant qu’une «étape décisive» serait franchie avant la fin de l’année.