Dépassement de la limite d'uranium : Emmanuel Macron manie la carotte et le bâton avec l'Iran
L'Iran doit commencer le 7 juillet à enrichir de l'uranium à un niveau prohibé par l'accord de 2015. Le président français a prévenu que cela aurait des «conséquences»... tout en disant vouloir «explorer» «les conditions d'une reprise du dialogue».
Le président de la République française, Emmanuel Macron, semble vouloir user de tous les types d'arguments pour convaincre les autorités iraniennes de revenir sur leur décision d'enrichir de l'uranium à un niveau prohibé par l'accord sur le nucléaire de 2015.
Le 6 juillet, lors d'un entretien téléphonique de plus d'une heure, le chef d'Etat a fait part à son homologue iranien Hassan Rohani de sa «forte préoccupation face au risque d'affaiblissement de l'accord [nucléaire iranien et des] conséquences qui s'en suivraient nécessairement», selon la présidence française. En même temps, Emmanuel Macron a dit vouloir «explorer d'ici au 15 juillet les conditions d'une reprise du dialogue avec toutes les parties». «Au cours des prochains jours, le président de la République poursuivra ses consultations, avec les autorités iraniennes et les partenaires internationaux concernés, pour que s’engage la nécessaire désescalade des tensions liées au dossier nucléaire iranien», a ajouté la présidence française dans un communiqué.
Téhéran avait annoncé le 8 mai son intention de ne plus respecter deux engagements pris aux termes de l'accord nucléaire, limitant ses réserves d'uranium enrichi et d'eau lourde, un an après le retrait unilatéral de Washington du pacte. Le président iranien Hassan Rohani a précisé le 3 juillet que son pays mettrait à exécution ce 7 juillet sa menace d'enrichir l'uranium à plus de 3,67%, limite fixée par l'accord.
Fait plutôt rare, Moscou et Pékin ont conseillé de concert à l'Iran de revenir sur sa décision de dépasser cette limite. Par la voix de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, la Russie a ainsi appelé à «ne pas céder à l'émotion».