Le début de la fin pour Abdelaziz Bouteflika ? (ENTRETIEN)
Brahim Oumansour, consultant en géopolitique et relations internationales, est revenu pour RT France sur la dernière sortie de l’ex-Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, qui a appelé à la démission du président Abdelaziz Bouteflika.
L'ancien Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, récemment limogé, a recommandé ce 27 mars dans un communiqué envoyé à l'AFP «la démission du président de la République [...] dans le but de faciliter la période de transition». Une déclaration qui intervient moins de 24 heures après la sortie du très puissant chef de l’armée algérienne, Gaïd Salah, qui avait appelé le Conseil constitutionnel à déclarer Abdelaziz Bouteflika inapte à gouverner.
Invité sur le plateau de RT France ce 27 mars, le consultant en géopolitique et relations internationales Brahim Oumansour a estimé que la défection de ces alliés de poids du camp présidentiel entérinait certes la fin de l’ère Bouteflika, sans pour autant signifier «la fin du système» revendiquée par la majorité de la population.
Interrogé sur la faisabilité de l'application de l’article 102 de la Constitution – qui ouvre la voie à la proclamation de la vacance du pouvoir en cas de maladie grave du président de la République, de sa démission ou de son décès – Brahim Oumansour a affirmé que cette décision «serait loin de répondre aux revendications de la population».
Pour justifier son propos, il a notamment rappelé que dans le cas où le Conseil constitutionnel actait la vacance du pouvoir, la présidence intérimaire reviendrait au président du Sénat Abdelkader Bensalah, réputé proche du chef de l’Etat. Une perspective vue d'un mauvais œil par les Algériens, selon lui.
Enfin, Brahim Oumansour a relevé la nécessité de «faire émerger plusieurs figures» susceptibles de faire consensus pour permettre la mise en place d’une transition politique apaisée.
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