Algérie : l'ancien Premier ministre réclame la démission de Bouteflika
Ahmed Ouyahia, ancien Premier ministre algérien, a officiellement demandé au président Abdelaziz Bouteflika de démissionner. Dans un communiqué reçu par l'AFP, il explique que le but de son initiative est de «faciliter la période de transition».
L'ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, récemment limogé, a recommandé ce 27 mars dans un communiqué envoyé à l'AFP «la démission du président de la République [...] dans le but de faciliter la période de transition».
Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du parti (FLN) d'Abdelaziz Bouteflika, le chef du gouvernement a tenu ces propos au lendemain de l'appel du plus haut-gradé de l'armée au départ du président algérien, affaibli par la maladie et contesté par la rue.
Le chef de l’armée algérienne appelle à l’application de l’article 102 de la Constitution, déclarant la vacance du poste de président de la #République#Algérie#Bouteflika
— RT France (@RTenfrancais) 26 mars 2019
➡️ https://t.co/TKh8WIgybjpic.twitter.com/PRVA9cpCDZ
Ahmed Ouyahia est un fidèle de d'Abdelaziz Bouteflika, dont il a été trois fois le Premier ministre depuis 2003. Très impopulaire, il a été sacrifié le 11 mars pour tenter –vainement – de calmer la rue dont il était l'une des têtes de Turc principales. Cible depuis le 22 février d'une contestation sans précédent, Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, est lâché peu à peu par ses plus fidèles soutiens et semble de plus en plus isolé face à une mobilisation populaire qui ne faiblit pas.
Le 26 mars, le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a proposé l'application de l'article 102 de la Constitution. Cet article prévoit l'intérim en cas de démission du chef de l'Etat ou d'incapacité à assumer ses fonctions «pour cause de maladie grave et durable».
Agé de 82 ans, Abdelaziz Bouteflika est affaibli par les séquelles d'un accident vasculaire cérébral qui, depuis 2013, l'empêchent de s'adresser de vive voix aux Algériens et rendent rares ses apparitions publiques.
Lire aussi : Algérie : «C’est la fin de l’ère Bouteflika» (ENTRETIEN)