Venezuela : concert d'indignation après l'arrestation du bras droit de Guaido accusé de «terrorisme»
L'opposant vénézuélien Juan Guaido, président par intérim autoproclamé, a dénoncé une «vile» manœuvre et prévenu qu'il ne se laisserait pas intimider après l'arrestation de son chef de cabinet, vivement condamnée à l'étranger.
Juan Guaido, l'opposant vénézuélien qui s'est autoproclamé président du Venezuela avec le soutien de plusieurs pays occidentaux, a annoncé sur Twitter l'arrestation de son bras droit. «Ils ont arrêté Roberto Marrero, mon chef de cabinet, en l'accusant de détenir deux fusils et une grenade déposés (intentionnellement chez lui). L'arrestation s'est produite à 2h du matin environ», a-t-il fait savoir.
«Ils veulent m'intimider? Mais il ne peuvent pas aller tous nous chercher. Ils veulent venir me prendre? Qu'ils viennent, ils ne pourront nous dévier de la route que nous sommes en train de tracer», a déclaré à la presse Juan Guaido, qualifiant l'arrestation de Roberto Marrerro, âgé de 44 ans, de «vile» et «grossière». Celle-ci a été justifiée par le gouvernement pour des soupçons de «terrorisme».
Pour lui, le gouvernement de Nicolas Maduro essaie d'instiller «la peur» dans les rangs de l'opposition et expose sa «faiblesse» en agissant ainsi. Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale dominée par l'opposition, avait lui-même été arrêté par les services de renseignement vénézuéliens (Sebin) le 13 janvier lors d'une opération spectaculaire en pleine autoroute, avant d'être relâché une heure après.
L'arrestation de Roberto Marrero a été aussitôt condamnée par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo: «Nous appelons à sa libération immédiate. Ceux qui le retiennent devront rendre des comptes», a-t-il mis en garde via Twitter.
L'ONU a invité à «empêcher toute escalade» de la tension : «Nous renouvelons notre appel à ce que tous les acteurs au Venezuela prennent des mesures immédiates pour apaiser les tensions», a déclaré un porte-parole à New York.
L'Union européenne a également appelé à une «libération immédiate et inconditionnelle» de l'opposant. Et la France a également insisté sur «l’arrêt de la répression contre l’opposition au régime de Nicolas Maduro», alors que les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent régulièrement les arrestations et détentions dans le pays.
Le 23 janvier, Donald Trump avait apporté son soutien au président de l'Assemblée nationale et chef de l'opposition vénézuélienne après que ce dernier s’était autoproclamé «président par intérim» du pays, quelques jours après l'investiture du président du Venezuela Nicolas Maduro, réélu pour un second mandat. Les alliés de Washington dans la région lui avaient alors emboîté le pas à l'instar de l'Argentine, du Canada, du Chili, de la Colombie ou encore du Pérou.