Des militants LGBT appellent au boycott de l'Eurovision en Israël
Des militants LGBT accusent Israël de pinkwashing, à savoir une bienveillance affichée envers les homosexuels afin d'améliorer son image sur la scène internationale. Ils se greffent à l'appel au boycott de la compétition prévue en Israël.
L'Eurovision 2019 se retrouve au cœur d'une lutte inter-sectionnelle. Depuis plusieurs jours, des militants LGBT et pro-palestiniens appellent au boycott d'Israël, pays organisateur de l'Eurovision 2019 entre le 14 et le 18 mai.
Interviewé par le média qatari AJ+, Mohamed Paz, présenté comme un militant BDS (mouvement anticolonialiste appelant à faire pression sur Israël par le boycott) et de «LGBT pour la Palestine», estime que l'Eurovision, «pour Israël, c'est une occasion de redorer son image». Dénonçant un pays qui pratique «la colonisation» et «les crimes de guerre» contre les Palestiniens, il n'hésite pas à qualifier Israël d'Etat «d'apartheid».
Aussi l'organisation dans l'Etat hébreu du célèbre concours de chanson européen est-elle, selon Mohamed Paz, une occasion de pratiquer le «pinkwashing», c'est à dire utiliser un événement, l'Eurovision ou la Gay Pride, pour se présenter comme progressiste et ainsi redorer son image à l'international.
Après qu'Israël a voté la controversée «loi de l’Etat-Nation du peuple juif», plusieurs associations (ATTAC, UJFP, Association France Palestine Solidarité, etc.), syndicats (comme l'UNEF ou la FSU) et partis (Parti communiste, Parti de gauche, Europe Écologie les Verts, etc.) appellent pour leur part à ce que «France Télévisions, partenaire majeure de l’Eurovision, [convainque] celle-ci de chercher un autre pays organisateur et [que France Télévisions] annonc[e] dès maintenant qu’elle n’enverra pas de candidat français si l’Eurovision était maintenue en Israël !»
En outre, l'association de lutte contre le VIH Act Up Sud-ouest, «issue de la communauté LGBTQI», a tweeté le 29 janvier en faisant savoir qu'elle rejoignait «l'appel international de militantes et organisations queer palestiniennes visant au boycott de l'Eurovision qui aura lieu cette année à Tel-Aviv». Cet appel dénonçant la politique israélienne contre les Palestiniens et le pinkwashing a été diffusé sur un site pro-LGBT et signé par plusieurs dizaines d'organisations. Act Up Sud-ouest a conclu son message par un «soutien au queers palestiniennes».
Nous rejoignons l'appel international de militantEs et organisations queer Palestiniennes visant au boycott de l'Eurovision qui aura lieu cette année à Tel Aviv. Non au pinkwashing ! Soutien aux queers palestiniennEs !https://t.co/arP0w6ab8apic.twitter.com/D10sveRQ1e
— Act Up Sud-Ouest (@actupsudouest) 29 janvier 2019
Le chanteur Bilal Hassani, lui-même homosexuel, représentera quant à lui la France. Il n'a pour l'instant pas réagi à la polémique. Act Up Sud-ouest précise de fait «adorer» Bilal Hassani et que l'association le «soutiendra de toutes [ses] forces face aux fachos LGBTIphobes».
On précise qu'on adore @iambilalhassani et qu'on le soutiendra de toutes nos forces face aux fachos LGBTIphobes
— Act Up Sud-Ouest (@actupsudouest) 29 janvier 2019
🏳️🌈🦄💓✊ mais il nous semblait important de répondre à l'appel de nos frères et sœurs palestiniennEs et de dénoncer les opérations de pinkwashing ! ✊🇸🇩
Lire aussi : «Only God can judge me» : Bilal Hassani représentera la France à l'Eurovision en Israël