Syrie : la province d'Idleb passe sous contrôle des djihadistes après un accord avec les rebelles
Les rebelles syriens du Front national de libération ont signé un accord avec le groupe Hayat Tahrir al-Cham, ancienne branche syrienne d'al-Qaïda. Le texte permet aux djihadistes de prendre le contrôle total de la province d'Idleb.
C'est une annonce qui lève encore davantage le voile sur la connivence entre rebelles et terroristes en Syrie : grâce à un accord signé entre le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'al-Qaïda, et différents groupes rebelles, les djihadistes ont pu prendre le contrôle total de la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, comme l'annonce le groupe djihadiste par le biais de son organe de propagande ce 10 janvier.
L'accord conclu met fin à plusieurs jours d'affrontements meurtriers entre les membres de HTS et des rebelles, regroupés notamment au sein du Front national de libération (FNL), coalition appuyée par la Turquie.
«Ce matin, HTS et le FNL ont signé un accord mettant fin aux hostilités et établissant le contrôle du gouvernement du salut sur l'ensemble» d'Idleb, a annoncé Ebaa, le site de propagande de HTS. Le «gouvernement de salut», selon le vocabulaire employé par HTS, désigne l'administration locale instaurée par les djihadistes.
Ces derniers jours, les djihadistes avaient lancé dans la province un assaut contre les factions rebelles, ayant fait plus de 130 morts, avant de prendre le contrôle d'une cinquantaine de localités et villages, notamment dans l'ouest de la province d'Alep. Le groupe terroriste al-Nosra avait annoncé, en novembre dernier, qu'il était parvenu à réunir toutes les factions rebelles à Idleb sous un seul commandement, érodant ainsi toute ligne de démarcation supposée entre les rebelles dits «modérés» et les djihadistes islamistes.
Le 17 septembre, Moscou et Ankara avaient conclu un accord sur la création d'une «zone démilitarisée» dans la province d'Idleb et ses environs. Cette initiative prévoyait la mise en place d'une zone tampon pour séparer les secteurs insurgés des régions gouvernementales adjacentes et éviter ainsi une offensive d'envergure de Damas. Cet accord n'a toutefois été que partiellement respecté, les djihadistes refusant de se retirer de la zone de séparation.