Paris dénonce une tentative d'espionnage russe sur un de ses satellites en 2017

Paris dénonce une tentative d'espionnage russe sur un de ses satellites en 2017© Ludovic Marin Source: Reuters
Florence Parly le 14 juin 2018 (image d'illustration)
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Lors d'une conférence de presse ce 7 septembre au Centre national des études spatiales de Toulouse, Florence Parly, ministre des Armées, a accusé la Russie d'avoir tenté d'espionner un satellite franco-italien en 2017.

Au cours d'une conférence de presse organisée ce 7 septembre au Centre national des études spatiales de Toulouse, la ministre française des Armées, Florence Parly, s'est exprimée sur les enjeux de l'espace pour la Défense. Elle a à cette occasion accusé la Russie d'avoir tenté en 2017 d'espionner un satellite franco-italien permettant des communications militaires sécurisées. Moscou n'a pour l'heure pas réagi à ces accusations.

Ce n'est pas seulement inamical, cela s'appelle un acte d'espionnage

«Alors qu'Athena Fidus [un satellite franco-italien] continuait sa rotation, tranquillement, au dessus de la terre, un satellite s'est approché de lui. De près. D'un peu trop près. De tellement près qu'on aurait pu croire qu'il tentait de capter nos communications. Tenter d'écouter ses voisins, ce n'est pas seulement inamical, cela s'appelle un acte d'espionnage. Et cette petite guerre des étoiles n'a pas eu lieu il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine. Elle a eu lieu il y a un an, à 36 000 km au-dessus de nos têtes. Et ce satellite aux grandes oreilles s'appelle Louch Olympe. C'est un satellite russe, bien connu mais un peu indiscret», a-t-elle expliqué.

Oui, nous sommes en danger. Nos communications, nos manœuvres militaires comme nos quotidiens sont en danger si nous ne réagissons pas

«Nous l'avons vu arriver, nous avons pris les mesures qui s'imposaient, nous le surveillons attentivement, nous avons d'ailleurs observé qu'il continuait de manœuvrer activement les mois suivants auprès d'autres cibles. Mais, demain, qui dit qu'il ne reviendra pas auprès d'un de nos satellites ? Qui dit surtout qu'il sera le seul alors que nous savons très bien que d'autres très grandes puissances spatiales déploient en orbite des objets intrigants, expérimentant des capacités potentiellement offensives, conduisent des manœuvres qui ne laissent guère de doute sur leur vocation agressive ?», s'est ensuite interrogée Florence Parly.

Mais, demain, qui dit qu'il ne reviendra pas auprès d'un de nos satellites ?

Poursuivant, la locataire de l'Hôtel de Brienne a déploré que la France n'ait pas fait grand chose, «pas assez en tout cas» en matière spatiale. «Alors que nos voisins changeaient en partie la nature de l’espace, qu’avons-nous fait ?», s'est-elle encore demandé.

Ces menaces «portées par quelques grandes puissances» touchent «directement» la France

«L'espionnage, ou les actes offensifs, ça n'arrive pas qu'aux autres. Donc oui, nous sommes en danger. Nos communications, nos manœuvres militaires comme nos quotidiens sont en danger si nous ne réagissons pas. Alors ici à Toulouse, je viens au cœur de notre recherche et notre technologie spatiale pour le dire : l'espace est un enjeu majeur et une priorité absolue», a encore fait savoir la ministre. Dans ce discours consacré aux avancées technologiques qui doivent permettre, selon le ministère des Armées, de «contrer» toutes les attaques subies par les satellites français, Florence Parly a également estimé que c'était «grâce à l'espace» que la France combattait «le terrorisme» et assurait «la sécurité des forces qui sont déployées sur tous les théâtres».

Des comportements qui portent les germes des confrontations de demain. Des comportements qui imposent, si nous voulons garantir la paix, de nous préparer à tous les scénarios

«Ce ne sont pas des paroles en l'air», a-t-elle poursuivi. «Nous protégeons les abords de nos côtes grâce à des observations satellites, mais ce sont aussi des satellites qui épient Daesh depuis l'espace, qui nous permettent de voir où ces derniers assassins se terrent et de leur asséner coup pour coup», a encore fait savoir Florence Parly.

Elle a également estimé qu'il fallait «réagir face à des menaces qui sont portées par quelques grandes puissances et qui nous touchent directement». Au premier rang de ces dernières, elle a pointé «les comportements pour le moins inamicaux voire hostiles d'un certain nombre de grandes puissances». «Des comportements qui portent les germes des confrontations de demain. Des comportements qui imposent, si nous voulons garantir la paix, de nous préparer à tous les scénarios», a-t-elle souligné.

Des lasers à haute énergie, les Etats-Unis, la Chine, la Russie en possèdent déjà

«Aujourd'hui le milieu spatial, un petit peu comme le milieu cyber, offre le confort de l'action dans l'ombre, la garantie presque totale de l'impunité lorsqu'il s'agit d'espionner ou d'interrompre des services», a en outre relaté le ministre de la Défense.

Florence Parly pointe du doigt les «lasers» américains, russes et chinois

Elle a par ailleurs confié que certains Etats avaient les moyens «aujourd'hui dans l'espace ou depuis la terre, par des manœuvres voire la force, d'empêcher l'accès à l'espace ou bien de dégrader les capacités spatiales de certains pays».

De quoi aurons-nous l'air, quand, par notre négligence, un débris d'un centimètre à peine, issu d'un vieux satellite, mettra hors service un satellite alors même que par exemple il donnait une cartographie précise des caches de groupes terroristes ?

«Les satellites deviennent des proies, des cibles alors même que les capacités anti-satellite de certaines puissances se renforcent», a de plus fait savoir Florence Parly. «Nous savions déjà depuis un moment qu'elles pouvaient être mises en œuvre depuis la terre mais elles se développent, se font plus performantes et plus ingénieuses. Les armes à effet dirigé se perfectionnent. Des lasers à haute énergie, les Etats-Unis, la Chine, la Russie en possèdent déjà», a expliqué la ministre. Selon elle, «ils sont capables d'atteindre directement le miroir d'un satellite à des centaines de kilomètres». «Alors de quoi aurons-nous l'air, quand, par notre négligence, un débris d'un centimètre à peine, issu d'un vieux satellite, mettra hors service un satellite alors même que par exemple il donnait une cartographie précise des caches de groupes terroristes ?», s'est encore alarmée la ministre.

Preuve que l'armement spatial est d'actualité pour certaines grandes puissances militaires, le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, avait annoncé le 9 août la création d'une «force spatiale», répondant aux souhaits précédemment exprimés par le président Donald Trump. «Nous ne voulons pas que la Chine, la Russie et d'autres pays nous dominent», avait-il expliqué. Le président français Emmanuel Macron a de son côté annoncé son intention de définir l'an prochain pour la France «une stratégie spatiale de défense». Un groupe de travail du ministère des Armées doit rendre des propositions sur le sujet d'ici le mois de novembre.

Lire aussi : Pour rivaliser avec la Russie et la Chine, les Etats-Unis créent leur «force spatiale»

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