Tommy Robinson, l'activiste identitaire britannique, a été libéré
Son arrestation à Leeds en mai pour avoir couvert un procès interdit à la presse avait choqué l’opinion. Le militant identitaire britannique vient d’être libéré sous caution dans l'attente d'un second jugement dont la date n'est pas encore été fixée.
Tommy Robinson, le fondateur de l'English Defence League, en prison pour avoir diffusé sur Facebook une vidéo devant le tribunal de Leeds lors d'un procès soumis à des restrictions médiatiques, vient d’être libéré sous caution le 1er août. En appel, les trois juges ont annoncé que son jugement initial, dans la foulée de son arrestation le 25 mai, n’avait pas lieu d’être. «A partir du moment où le prévenu a enlevé la vidéo de Facebook, il n’y avait plus d’urgence suffisante pour justifier la comparution immédiate», ont-ils estimé.
Jeremy Dein, l’avocat de Tommy Robinson qui avait fait appel du jugement, a déclaré que la comparution initiale de son client n’était pas «nécessaire et a été injustement précipitée», le militant identitaire ayant été condamné et emprisonné quelques heures seulement après l’infraction.
L’un des trois juges, Lord Burnett, a déclaré : «Le prévenu a été libéré sous caution et devra être réentendu pour outrage à la Cour de Leeds.»
Tommy Robinson avait été condamné à dix mois d’emprisonnement en mai pour avoir enfreint les lois concernant la tenue d’un procès que les autorités avaient interdit de couverture médiatique. Trois mois de plus avaient été ajoutés en vertu d’un sursis relatif à une autre affaire survenue un an plus tôt. La date de la nouvelle audition de Tommy Robinson n’a pas encore été fixée.
Le militant identitaire avait été arrêté par les forces de l'ordre pour «atteinte à l'ordre public» alors qu’il se filmait devant le tribunal de Leeds, le 25 mai. Il avait été condamné à dix mois de prison pour «outrage au tribunal» et à trois mois supplémentaires correspondant au sursis d’une peine précédente, puis immédiatement incarcéré.
Au Royaume-Uni, les juges peuvent décider de limiter le traitement médiatique de certaines affaires judiciaires, comme c'était le cas pour celle-ci. En d'autres termes, Tommy Robinson n'avait pas le droit de couvrir médiatiquement le procès de Leeds.
Par une décision du juge, les médias britanniques ont par ailleurs eu l'interdiction temporaire d'évoquer l'arrestation de l'activiste. Aucun d’entre eux n'a eu le droit de traiter le sujet jusqu’au mardi 29 mai, à l’exception du quotidien The Independent.
Plus de 500 000 pétitionnaires avaient demandé au Premier ministre Theresa May de libérer Tommy Robinson.
Tommy Robinson avait déjà été arrêté à de nombreuses reprises à l'occasion de diverses manifestations ou combats de rue entre supporters de football. En outre, il a déjà été condamné avec sursis pour «outrage au tribunal» en 2017, alors qu'il s'intéressait à une autre affaire judiciaire. Le juge avait estimé que son attitude compromettait «le bon et juste déroulement du procès», tandis que Tommy Robinson invoquait la liberté d'expression et d'informer, comme le rapporte The Independent.