Coopération et échanges hors dollar : quelles ambitions ont les Brics pour leur dixième sommet ?
Les dirigeants des Brics se réunissent à Johannesburg du 25 au 27 juillet. Après l'émergence d'un monde multipolaire vantée lors du sommet de Shanghai et le fiasco occidental qui a marqué le dernier G7, quels sont les enjeux du 10e sommet des Brics ?
Le protectionnisme américain de Donald Trump bouleverse les rapports de force économiques mondiaux. Menaces américaines de surtaxer, de sanctionner les pays commerçant avec l'Iran ou encore de taxer de façon punitive les importations chinoises... la guerre commerciale s'intensifie. En Occident, la désunion a été exacerbée par le récent sommet du G7. Les puissances émergentes, en faveur d'un monde multipolaire, ont quant à elles affiché leur optimisme lors du récent sommet de Shanghai.
Sortir de la dépendance au dollar
C'est dans cet environnement économique international en pleine mutation que se réunissent du 25 au 27 juillet les dirigeants des cinq Etats formant les Brics : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud. L'ambition affichée de ce dixième sommet est de «renforcer la collaboration des Brics en vue d'une croissance inclusive et d'une prospérité partagée».
Créé en 2009 puis agrandi en 2011 avec l'adhésion de l'Afrique du Sud, le groupe des Brics réunit des économies émergentes et acteurs politiques de premier plan. Les pays membres des Brics rassemblent aujourd'hui plus de 40% de la population mondiale.
En amont de l'événement, plusieurs personnalités importantes des Brics ont déjà évoqué les enjeux au cœur de ce sommet qui se tiendra à Johannesburg.
Dans tous les pays des Brics, on comprend de plus en plus qu'il faut s'orienter activement vers des échanges hors dollar
Ainsi, le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé qu'il discuterait avec ses homologues des Brics de sa prochaine rencontre avec Donald Trump, prévue cet automne à Washington et qui fait suite au très commenté sommet d'Helsinki. Le ministre russe de l'Economie, Maxime Orechkine, a par ailleurs insisté la semaine du 16 juillet sur le fait que le forum pourrait permettre d'aborder la nécessité de se détacher de la devise américaine, s'exprimant ainsi : «Dans tous les pays des Brics, on comprend de plus en plus qu'il faut s'orienter activement vers des échanges hors dollar.»
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Face aux menaces qui pèsent sur ses exportations vers les Etats-Unis, la Chine a quant à elle plaidé pour renforcer la coopération au sein des Brics dans une situation qu'elle a estimée être «la pire guerre commerciale de l'histoire». Avant d'arriver à Johannesburg, le président chinois était en tournée au Sénégal et au Rwanda.
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Alors qu'en amont du sommet, il recevait son homologue chinois, Xi Jinping, pour renforcer les relations bilatérales entre leurs deux pays, le président sud africain Cyril Ramaphosa s'est de son côté félicité de «relations bilatérales entre l'Afrique du Sud et la Chine [qui] n'ont jamais été aussi solides que maintenant». Preuve de cette bonne entente, Pékin a décidé d'investir 14 milliards de dollars en Afrique du Sud, selon Cyril Ramaphosa.
We were extremely pleased with the outcomes of our deliberations and I firmly believe that the bilateral relationship between South Africa and China has never been a stronger footing than now. #ChinaInSA
— President Cyril Ramaphosa (@CyrilRamaphosa) 24 juillet 2018
Fait notable pour ce sommet dont les enjeux de coopération recouvrent un champ plus large que le seul domaine économique, la Turquie sera invitée en tant que présidente de l'Organisation de coopération islamique.
Fabien Rives
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