Affrontements meurtriers à Gaza : le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence
Sans parvenir à se mettre d'accord sur une déclaration commune, le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence, a déploré les affrontements à la frontière israélo-palestinienne qui ont fait 16 morts, s'inquiétant d'une possible escalade.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni en urgence le 30 mars au soir à la demande du Koweït, pour évoquer les violences dans la bande de Gaza où 16 Palestiniens ont été tués et des milliers d'autres blessés, selon le ministère de la Santé dans la bande de Gaza.
«Marche du retour» : les Palestiniens de #Gaza🇵🇸 entament six semaines de protestation
— RT France (@RTenfrancais) 30 mars 2018
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Si les inquiétudes quant à une escalade de la violence ont été entendues par le Conseil, ce dernier n'est pourtant pas parvenu à se mettre d'accord sur une déclaration commune. L'absence de représentants israéliens à la réunion, qui coïncidait avec le début de la Pâque juive, a notamment été regrettée par le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
«Il est vital que ce Conseil soit équilibré», a ainsi fait valoir le diplomate américain Walter Miller, estimant qu'il aurait fallu «trouver un arrangement pour que toutes les parties participent» à la réunion. «Nous sommes profondément attristés par les pertes humaines aujourd'hui», a-t-il cependant déploré, appelant toutes les parties à prendre des mesures pour réduire la possibilité de nouveaux affrontements.
Un risque d'escalade de la violence «réel»
Dans une déclaration diffusée à l'issue de la réunion, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a pour sa part adressé ses «pensées aux familles de victimes», avant d'appeler à «une enquête indépendante et transparente sur les incidents».
«Il y a une crainte que la situation puisse se détériorer dans les prochains jours», a mis en garde Taye-Brook Zerihoun, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, appelant à la retenue maximale. Un constat partagé devant le Conseil par le représentant français, qui s'est inquiété de la possibilité d'un «nouveau conflit dans la bande de Gaza», notant que le risque de l'escalade de la violence était «réel».
Alors que des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza ont afflué à la frontière avec Israël à l'occasion de la première journée de la «Grande marche du retour», durant laquelle ils réclament la restitution de leurs terres confisquées après 1948, des affrontements avec l'armée israélienne ont éclaté. Tsahal a notamment fait usage de drones pour lancer des grenades lacrymogènes, et de balles en caoutchouc, dans le but de disperser la foule. Plus de 100 tireurs d'élite israéliens avaient également été déployés, prêts à faire feu sur les personnes qui s'aventuraient dans les territoires occupés.
Selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, 16 personnes ont été tuées et 1 416 ont été blessées dans les affrontements. Dans un communiqué écrit avant la réunion du Conseil de sécurité, l'ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a accusé le Hamas de la violence. Le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a de son côté déclaré qu'il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts.