L’armée israélienne pulvérise des pesticides sur la zone tampon avec Gaza : l'agriculture en péril
Les offensives de Tsahal à l'aide de pesticides détruisant les cultures et épandages sur la zone tampon mettent en grande difficulté les agriculteurs gazaouis. En dix ans, la part de l’agriculture dans le PIB de Gaza a dégringolé.
Les offensives militaires israéliennes ont grandement fragilisé l’agriculture à Gaza, l’une des activités économiques jadis fortes de la région, aux côtés notamment de la pêche.
A cela s'ajoute un autre phénomène, qui étouffe la vitalité agricole de ce secteur représentant 8,7% de l'emploi local (hors travail informel) selon un rapport du consulat de France à Jérusalem : à des fins invoquées de visibilité, l’armée israélienne vaporise des pesticides et autres toxiques sur la zone tampon séparant Gaza d'Israël, y empêchant toute culture.
La zone tampon établie par les Israéliens sur la frontière entre la Bande de Gaza et Israël, s'étend aujourd’hui sur environ 300 mètres de large, le ruban couvrant désormais plus de 35% des terres agricoles de la bande de Gaza.
La zone est régulièrement pulvérisée et les produits chimiques se déposent souvent hors du périmètre, endommageant donc les cultures gazaouies au sein de la zone tampon mais également celles situées alentours. «Des pesticides sont diffusés pour empêcher toute culture agricole. L’armée israélienne dégage ainsi le champ de vision de ses soldats au sol sur les zones frontalières», confie à RT France Amar Chamallakh, un agriculteur palestinien affecté par les épandages.
Le ministère palestinien de l’Agriculture a vivement protesté contre ces agissements. Nabil Abou Chammala, son directeur de la planification, a dénoncé ces pratiques de l'armée israélienne préjudiciables aux agriculteurs palestiniens. «L’occupation israélienne a l'habitude de détruire toutes les infrastructures agricoles, surtout dans la zone tampon», fulmine-t-il.
Pour le ministère, ces entreprises de l’armée israélienne visent à mener un travail de sape sur l’économie gazaouie. Selon Nizar el Waheidi, l'un de ses ingénieurs : «Ces attaques israéliennes n’ont qu’un objectif : tuer l’économie palestinienne qui alimente les habitants de Gaza.»
Ces dégradations se traduisent en tout cas par la baisse spectaculaire la part de l’agriculture dans le PIB gazaoui, passée entre 1994 et 2015 de 12% à 3,3%, pour des territoires également très affectés par le blocus d'Israël et de l'Egypte depuis 2007.