«Grande marche du retour» : 16 morts et au moins 1 400 blessés palestiniens (PHOTOS)
- Avec AFP
Des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza ont afflué contre l’avis de Tsahal à la frontière avec Israël pour réclamer la restitution de leurs terres confisquées après 1948. 16 Palestiniens ont déjà été tués par les militaires Israéliens.
Lors d'une grande marche pour demander la restitution de leurs terres confisquées par l'Etat israélien en 1948, plusieurs milliers de Palestiniens ont défilé à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. 16 d'entre eux sont morts lors d'affrontements avec l'armée israélienne.
Le ton était donné : les dirigeants militaires et politiques israéliens ont prévenu que l'armée n'hésiterait pas à donner à des tireurs d'élite l'ordre d'ouvrir le feu à belles réelles en cas de tentative d'infiltration de Gazaouis en territoire israélien lors du rassemblement de la marche du retour. «Nous ne permettrons ni les infiltrations en masse en Israël ni l'endommagement de la clôture», a prévenu le chef d’état-major israélien Gadi Eizenkot dans un entretien au au quotidien Yediot Aharonot. 100 tireurs d'élite israéliens ont été déployés.
Le ministère de la Santé dans l'enclave palestinienne a aussi annoncé que 16 Palestiniens avaient été éliminés par l'armée israélienne près de la frontière de Gaza. Les chiffres font redouter une véritable hécatombe.
Le ministère avait annoncé le matin que Mohammed Najjar, âgé de 25 ans, avait été mortellement touché à l'estomac à l'est de Jabaliya (nord). Avant même le début du rassemblement, le Palestinien Omar Samour, un jeune fermier de 27 ans avait été tué tôt dans la matinée par des tirs de l'artillerie israélienne, dans un champ en proche de la frontière, près de Khan Younès. L’armée israélienne s’est justifiée en prétendant que deux hommes s'étaient approchés de la clôture et avaient commencé «à agir de façon suspecte». Le second fermier a été blessé.
1 400 autres Palestiniens ont été blessés par balles, selon un bilan provisoire du ministère de la Santé dans la bande de Gaza.
Une grande marche du retour pour commémorer l'exode palestinien
Les manifestants convergent en plusieurs points de rassemblement le long de la clôture longeant la frontière de Gaza avec Israël à l'occasion d'un mouvement de protestation, baptisé «la grande marche du retour» et qui doit durer six semaines, pour exiger le «droit au retour» des réfugiés palestiniens. Le premier jour de ce mouvement coïncide avec la «Journée de la terre», un hommage annuel rendu à six Arabes israéliens tués en 1976 lors de manifestations anti-expropriation contre la confiscation de terres par Israël.
Cette commémoration inaugure plusieurs semaines de mobilisation jusqu’au 15 mai, le lendemain de la date anniversaire de la déclaration d’indépendance d’Israël, jour appelé Nakba, «la catastrophe», chez les Palestiniens. Dans leur esprit, ces deux événements sont associés à leur fuite forcée et à la destruction de leurs villages d’origine.
La grande marche est organisée par le Hamas et d’autres groupements de jeunesses palestiniennes apolitiques et est annoncé comme festif et pacifique.
Les Israéliens s’opposent fermement au droit au retour des Palestiniens dans leurs villages d’origine d’avant 1948. Tsahal a distribué des tracts sommant les habitants de Gaza ne pas participer au rassemblement et de rester au-delà de la zone tampon de 300 mètres derrière la frontière imposée par les Israéliens.
L'armée israélienne a imposé une zone militaire fermée autour de la bande de Gaza
Le porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que des milliers de Palestiniens participaient à des rassemblements à «six endroits» dans la bande de Gaza. «Ils font rouler des pneus enflammés et lancent des pierres vers la barrière de sécurité et les troupes israéliennes qui recourent à des moyens anti-émeutes et tirent en direction des principaux meneurs», a ajouté le porte-parole. «L'armée israélienne a imposé une zone militaire fermée autour de la bande de Gaza et toute activité dans ce secteur nécessite son autorisation», a déclaré ce porte-parole.