Le studio Weinstein sera repris par un groupe de «femmes indépendantes»
Le studio des frères Weinstein, au bord de la faillite à cause des scandales entourant Harvey Weinstein, va être racheté par un groupe d’investisseurs. Ironie du sort : ils ont décidé que son conseil serait composé en majorité de femmes.
La Weinstein Company a finalement trouvé un groupe d’investisseurs susceptible de la reprendre en main. Parmi ces investisseurs figurent notamment le milliardaire Ron Burkle et l’entrepreneur Maria Contreras-Sweet, ancienne responsable des PME de l’administration Obama. Cette dernière a détaillé ses ambitions pour la compagnie dans un communiqué publié le 1er mars.
Maria Contreras-Sweet, qui deviendra la présidente exécutive du groupe, a évoqué le principe d’«une nouvelle société, avec un nouveau conseil d’administration et une nouvelle vision incarnant les principes que nous défendons depuis le début du processus à l’automne». Comme un pied de nez adressé aux deux frères Weinstein, les nouvelles valeurs affichées sont féministes. «Ces principes n’ont jamais varié et consistent à bâtir un studio de cinéma mené par un conseil composé d’une majorité de femmes indépendantes», a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que cette reprise sauverait «150 emplois», et qu'elle créerait «un fonds de compensation des victimes». «Cette nouvelle étape est la meilleure voie pour soutenir les victimes et les employés», a-t-elle conclu.
La Weinstein Company, qui avait annoncé son intention de se déclarer en faillite le 26 février 2018, pourrait donc bien être sauvée. Les estimations font état d’un prix d’achat supérieur à 500 millions de dollars selon Reuters, dont 225 millions de dollars de reprise de dettes.
Le studio créé en 2005, a produit et distribué de nombreux films à succès tels que «Le discours d’un roi», «Django Unchained» ou encore «Happiness Therapy». Depuis le 5 octobre, date des premières révélations du New York Times, Harvey Weinstein est accusé d’agressions sexuelles, de harcèlement et de viols par près d’une centaine de femmes. Il est soupçonné d’avoir utilisé les ressources de son puissant studio pour former un réseau d’employés qui puisse faciliter des rencontres sexuelles avec des femmes, y compris avec celles qui avaient déjà exprimé un refus ou une réticence vis-à-vis d'un rendez-vous avec le producteur.
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