Quand les bougies ne suffisent plus : des voix s'élèvent à droite après les attentats de Catalogne
De nombreux anonymes ont rendu hommage aux victimes de Catalogne et exprimé leur attachement à la paix et à la tolérance, appuyés en cela par des personnalités telles qu'Anne Hidalgo. A droite, certains considèrent cette approche comme naïve.
Comme à Paris ou Nice, à la suite des attentats en Catalogne, le public a exprimé son désarroi, notamment en déposant des bougies, des mots de condoléances ou des peluches sur les lieux du drame. De nombreux messages appelant à la paix et au recueillement, mais aussi à l'ouverture et à la tolérance, ont également été publiés sur les réseaux sociaux – notamment par les maires de grandes métropoles mondiales telles que, entre autres, Montréal ou Paris.
Une heure après l'attaque au véhicule-bélier sur l'artère très fréquentée des Ramblas à Barcelone, Anne Hidalgo faisait ainsi part de son soutien aux victimes. «Barcelone et Paris sont des villes de partage, d'amour et de tolérance», a ainsi tweeté le maire de la capitale, ajoutant : «Ces valeurs sont plus fortes que ce terrorisme odieux et lâche.»
#Barcelone et #Paris sont des villes de partage, d'amour et de tolérance. Ces valeurs sont plus fortes que ce terrorisme odieux et lâche.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 17 août 2017
Cette rhétorique de la paix et de la tolérance a néanmoins suscité des crispations à droite. «Stop aux bougies», s'est ainsi insurgée Valérie Boyer, députée Les Républicains (LR) et ex-porte parole de François Fillon durant la campagne présidentielle. «Place à une action ferme et réaliste contre l'islamisme et son terrorisme», ajoute-t-elle encore sur Twitter.
Hier #Barcelone Stop aux #bougies place à une action ferme et realiste contre l'#islamisme et son #terrorisme #Nice#Berlin#Londres#Stockholm
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 18 août 2017
«Fini les bougies», exhorte sur le même registre Eric Ciotti, président (LR) du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, «l'heure est à une action résolue en Europe contre le terrorisme islamiste».
#Nice,#Berlin,#Londres, #Stockholm,#Barcelone:Fini les bougies.L'heure est à une action résolue en Europe contre le terrorisme islamiste.
— Eric Ciotti (@ECiotti) 17 août 2017
«Scénario hélas rodé : communiqué de solidarité, Tour Eiffel, bougies», déplore également l'ex-député LR Thierry Mariani. Et d'ajouter : «"Pas d'amalgame"... [avant l']attentat suivant !»
Scénario hélas rodé:communiqué de solidarité,Tour Eiffel,bougies,"pas d'amalgame"..et attentat suivant! L'Occident s'habitue et se résigne
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 18 août 2017
Lydia Guirous, féministe engagée et ancienne porte-parole des Républicains, estime également que les bougies en hommage aux victimes ne sauraient suffire.
Les attentats islamistes s'enchaînent..bougies,Tour Eiffel aux couleurs des pays attaqués ne pourront rien sans combat déterminé #Barcelone
— Lydia Guirous (@LydiaGuirous) 17 août 2017
Le leader de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, bien qu'accusé de récupération politique par le «Lab» d'Europe 1, persiste et s'en prend encore aux politiques menées face au terrorisme. «Le pouvoir est naïf et paralysé», condamne-t-il ainsi sur Twitter.
Face aux terroristes islamistes, le pouvoir est naïf et paralysé, comme les pacifistes de l'entre-deux-guerres vis-à-vis du nazisme !
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 18 août 2017
Du côté du Front national, le candidat malheureux du parti aux législatives Damien Philippot a ironisé sur le «clignote[ment]» de la tour Eiffel en hommage aux victimes de Catalogne – comme souvent après des attentats à l'étranger, Anne Hidalgo a en effet décidé d'éteindre le monument.
À chaque jour son attentat islamiste, et Macron joue au foot, Hidalgo fait clignoter la Tour Eiffel. Dehors tout ça et le Front vite !
— Damien Philippot (@PhilippotDamien) 18 août 2017
Un point de vue similaire à celui exprimé par divers journalistes et intellectuels, marqués à droite ou à l'extrême droite. André Bercoff, éditorialiste à Valeurs actuelles, ne mâche pas ses mots et s'en prend au «masochisme» des pacifistes. Des «zombies» qui résistent avec des bougies, des fleurs... et de la crème solaire, selon lui.
Ce qu'il y a de neuf avec nos pacifistes aussi masos que couards, c'est qu'ils collaborent avant même que la #France finisse d'être occupée.
— André Bercoff (@andrebercoff) 14 août 2017
#Barcelona.Demain et ailleurs,parmi des zombies qui continuent de résister avec bougies, fleurs, crème solaire et vous n'aurez pas ma haine.
— André Bercoff (@andrebercoff) 17 août 2017
L'écrivain controversé Renaud Camus, le théoricien du «Grand remplacement», appelle lui à contrer les arrivées de migrants par la Méditerranée au lieu d'«éteindre la tour Eiffel», apportant ainsi son soutien à l'initiative du groupe identitaire «Defend Europe» et de son navire C-Star.
Il ne faut pas éteindre la tour Eiffel, il faut armer deux mille CStar. https://t.co/SKezy2BIHo
— Renaud Camus (@RenaudCamus) 17 août 2017