L'Iran et la Turquie vent debout contre l'ultimatum saoudien au Qatar
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président iranien Hassan Rohani ont tous deux condamné, chacun de leur côté, les 13 exigences formulées par Riyad à l'attention de Doha, estimant que celles-ci allaient «trop loin».
L'Iran et la Turquie se sont tour à tour indigné de l'ultimatum imposé par l'Arabie saoudite et ses alliés au Qatar le 26 juin dernier.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que la demande formulée par Riyad était «contraire au droit international», selon l'agence de presse Anadolu. «Nous soutenons [la position du Qatar] parce que nous considérons la liste de 13 demandes comme contraire au droit international», a-t-il martelé. S'exprimant devant des journalistes après la prière de l'Ai el-Fitr, marquant la fin du ramadan, Recep Tayyip Erdogan a ajouté que l'ultimatum saoudien allait «trop loin».
Le même jour, le président iranien Hassan Rohani s'est entretenu avec l'émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani. «Les pressions, l'intimidation et les sanctions ne sont pas des solutions viables pour mettre un terme aux conflits régionaux», a-t-il assuré lors de cet entretien téléphonique, comme le rapporte l'agence de presse Mehr. Symbole fort, Hassan Rohani a qualifié le Qatar de «pays frère» de l'Iran, tout en laissant un appel à une solution diplomatique.
Riyad et ses alliés, qui accusent Doha de financer le terrorisme international, ont publié une liste de treize points à l'attention du Qatar. Cet ultimatum, émis le 22 juin dernier, contient plusieurs requêtes déjà jugées irrecevables par Doha (dont notamment la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran et la fermeture de la chaîne Al-Jazeera. Donnant au Qatar un délai de dix jours pour accéder à ces demandes, Riyad a fait de ces dernières des conditions préalables à toute levée du blocus imposé au Qatar depuis le 5 juin dernier.