«Croire à une défaite russe en Ukraine, ce sont des fables, des illusions totales», affirme le Premier ministre belge De Wever

«Croire à une défaite russe en Ukraine, ce sont des fables, des illusions totales», affirme le Premier ministre belge De Wever Source: AP
Le Premier ministre belge, Bart De Wever, s'adresse au Parlement belge à l'issue d'une réunion du Conseil national de sécurité à Bruxelles, en Belgique, le jeudi 6 novembre 2025.
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Alors que l'UE souhaite financer l’Ukraine en saisissant les avoirs souverains russes gelés, Bart De Wever s’y oppose fermement. Il juge cette approche juridiquement risquée et politiquement irréaliste : «Croire à une défaite russe en Ukraine, c’est une illusion», affirme-t-il, en mettant en garde contre une escalade aux conséquences imprévisibles.

Le Premier ministre belge Bart De Wever a de nouveau exprimé son rejet catégorique du projet de la Commission européenne consistant à utiliser les avoirs russes gelés pour soutenir financièrement l’Ukraine. Pour lui, croire à une défaite de la Russie sur le champ de bataille relève du fantasme politique.

Dans un entretien accordé le 1ᵉʳ décembre au quotidien La Libre, il déclare : « Qui en réalité croit que la Russie va perdre en Ukraine ? Ce sont des fables, des illusions totales ». Réagissant à l’idée d’une saisie des fonds russes centralisés, notamment au sein d’Euroclear à Bruxelles, il souligne l’absence de précédent historique : « Voler des avoirs immobilisés d’un autre pays, ses fonds souverains, cela n’a jamais été fait. Même pendant la Seconde Guerre mondiale, on n’a pas confisqué l’argent de l’Allemagne ».

De Wever insiste sur les risques de représailles : « Moscou nous a fait savoir qu’en cas de saisie, la Belgique et moi, personnellement, allions le sentir passer pour l’éternité ». Il prévient que cette manœuvre pourrait déclencher une spirale de rétorsions économiques, avec la confiscation d’actifs européens en retour.

Une Belgique isolée mais ferme face à Bruxelles

La Belgique, qui abrite la majorité des 210 milliards d’euros d’avoirs russes gelés dans l’UE, campe sur une position de prudence. Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a réaffirmé les inquiétudes du gouvernement lors d’un point presse à l’OTAN le 27 novembre : « Ce n’est pas acceptable d’utiliser cet argent et de nous laisser seuls face au risque financier ».

Toujours selon La Libre, Prévot dénonce un manque d’écoute de la part de la Commission européenne : « Nos inquiétudes sont minimisées. Nous avons besoin de garanties et d’une mutualisation des risques, au-delà d’Euroclear et de la Belgique ». Il redoute que le pays soit contraint de rembourser des sommes colossales en cas de litige ou de recours juridique.

De son côté, Bart De Wever a adressé une lettre à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qualifiant son plan de « fondamentalement erroné ». Il assure qu’en l’absence d’un accord clair sur la répartition des responsabilités, il continuera de bloquer la procédure : « Sans cette mutualisation, je ferai tout pour bloquer ce dossier. Tout ».

Un projet risqué, aux conséquences incalculables

Bloomberg rapporte que la Belgique a officiellement rejeté la proposition légale de Bruxelles, la jugeant juridiquement fragile. Ce désaccord pourrait compliquer les ambitions européennes à quelques semaines du sommet du 18 décembre, où les chefs d’État doivent se prononcer sur le financement de l’Ukraine jusqu’en 2027.

Au-delà des enjeux juridiques, Bart De Wever met en garde contre les conséquences géopolitiques d’une telle initiative : « Ce n’est même pas souhaitable que la Russie perde et que l’instabilité s’installe dans un pays qui a des armes nucléaires ». Il rappelle que d’autres pays comme la Biélorussie ou la Chine pourraient être tentés de répondre de manière similaire, menaçant l’équilibre économique mondial.

Le Premier ministre insiste sur le fait que la Belgique reste un « partenaire européen fidèle », mais qu’elle ne sacrifiera pas sa stabilité économique. « Nous n’allons pas faire peser sur la Belgique des risques de centaines de milliards d’euros. Ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais », conclut-il.

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