Confronté à un ultimatum, le Qatar dénonce une atteinte à sa souveraineté
Le bras de fer se poursuit dans la péninsule arabique. Doha a critiqué la liste de demandes exigées par ses adversaires, la qualifiant d'atteinte à sa souveraineté. Pour le moment, le Qatar n'a pas encore formulé de réponse officielle à l'ultimatum.
Pour le Qatar, la liste des 13 demandes formulées le 23 juin par l'Arabie saoudite et ses alliés ainsi que l'Egypte comme condition préalable à la reprise des relations diplomatiques et à la fin du blocus économique n'est pas «raisonnable» ni «réalisable».
Selon les termes d'un ultimatum transmis à Doha le 23 juin, l'émirat gazier a dix jours pour restreindre ses liens avec l'Iran, fermer sa chaîne d'actualité internationale Al Jazeera, fermer une base militaire turque et renoncer au financement de groupes comme les Frères musulmans... ou l'Etat islamique (l'Arabie saoudite, notamment, accuse en effet Doha de financer Daesh). Une compensation financière est également exigée par l'Arabie saoudite, l'Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis.
Dans une déclaration envoyée à Bloomberg, le cheikh Saif Al Thani, directeur du bureau de communication du gouvernement qatari, a affirmé : «Cette liste de revendications confirme ce que le Qatar a dit depuis le début : le blocus illégal n'a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, il s'agit de limiter la souveraineté du Qatar et d'externaliser sa politique étrangère.»
Le cheikh a également souligné que la liste était actuellement en cours d'examen, mais uniquement «par respect pour [les] frères du Koweït», qui jouent le rôle de médiateur dans la crise qui oppose le richissime émirat à ses voisins. Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a également déclaré qu'il émettrait bientôt une réponse officielle.
«Nous [pensons] que tout appel à fermer [le réseau international] d'Al Jazeera n'est rien d'autre qu'une tentative de faire taire la liberté d'expression dans la région», a également affirmé la chaîne Al Jazeera dans un communiqué.
«En acceptant ces demandes et conditions, le Qatar [...] violerait ses engagements en matière de conventions relatives aux droits de l'homme», a pour sa part déclaré le Comité national des droits de l'homme du Qatar, dans un communiqué cité par l'agence Reuters.
Une colossale rançon de #Doha aux djihadistes à l'origine de la rupture des liens avec le #Qatar ? https://t.co/jwcVe9b2wNpic.twitter.com/vqhSDB4KOC
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Les Emirats arabes unis ont accusé le 24 juin le Qatar d'avoir fait fuiter la liste des demandes, qui aurait dû demeurer confidentielle, et ont exhorté Doha à ne pas sous-estimer l'importance du document. «Il est plus sage que [le Qatar] prenne au sérieux les demandes et les préoccupations de ses voisins. Sinon, le divorce sera effectif», a ainsi menacé le chef de la diplomatie émirati, Anwar Gargash. Le ministre a toutefois tempéré ses propos en déclarant qu'un règlement diplomatique de la crise demeurait une priorité.
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Du côté des Etats-Unis, la Maison Blanche a estimé le 23 juin que la crise opposant le Qatar à ses voisins était d'abord «une affaire de famille». Washington s'est toutefois déclaré disposé à faciliter les négociations.
Les #EtatsUnis de plus en plus «perplexes» concernant les accusations saoudiennes visant le #Qatarhttps://t.co/4RrNDsqn4Dpic.twitter.com/XQBp7FKNVu
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L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu début juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant leur voisin de parrainer le terrorisme et de se rapprocher de l'Iran, rival régional du royaume saoudien. Les pays du Golfe ont fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec l'émirat, lui imposant de sévères restrictions aériennes. D'autres pays situés en dehors de la péninsule arabique, comme les Maldives ou la Libye, se sont également joints à ces efforts d'isolement du Qatar.
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