Pour Erdogan, isoler le Qatar est «inhumain» et «contraire à l'islam»
- Avec AFP
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié d'«inhumaines» et de «contraires à l'islam» les sanctions imposées à Doha par ses voisins du Golfe, ajoutant qu'il allait s'entretenir avec les dirigeants de la France et du Qatar.
«S'efforcer d'isoler un pays dans tous les domaines [...] est inhumain, contraire [aux valeurs de] l'islam», a déclaré le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours retransmis à la télévision. Le Qatar est un pays contre lequel «une peine de mort a en quelque sorte été prononcée», a-t-il dénoncé.
«Aujourd'hui, nous allons avoir un entretien en téléconférence avec le président de la France (Emmanuel Macron) et l'émir du Qatar (cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani)», a ajouté Recep Tayyip Erdogan. Peu avant, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, avait déclaré que le président turc allait s'entretenir du Qatar avec le président américain Donald Trump «dans les prochains jours».
«Le Qatar est le pays qui, avec la Turquie, adopte l'attitude la plus résolue face à Daesh [lacronyme arabe du groupe Etat islamique]», a encore affirmé le 13 juin le chef d'Etat turc. «Arrêtons ce jeu de dupes», a-t-il ajouté.
Mais s'il défend le Qatar, Recep Erdogan se garde bien de critiquer frontalement la puissante monarchie saoudienne, avec laquelle la Turquie s'efforce de développer ses relations. «Je pense qu'en tant qu'aîné du Golfe, le roi d'Arabie saoudite devrait résoudre cette affaire, faire preuve de leadership», a ainsi déclaré le président.
Qatar : Berlin redoute que le conflit diplomatique avec l'Arabie saoudite ne mène à la guerrehttps://t.co/reyvPTJHJ7pic.twitter.com/0sDjLG0uqC
— RT France (@RTenfrancais) 11 июня 2017 г.
Depuis le début de la crise autour de Qatar, Recep Erdogan s'est affiché comme le principal défenseur de Doha, rejetant les accusations de soutien au terrorisme lancées par les voisins du Qatar.
Le Golfe est plongé depuis le 5 juin dans une grave crise diplomatique qui a éclaté lorsque l'Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn, pays voisins du Qatar, mais aussi l'Egypte et le Yémen, ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, qu'ils accusent de «soutenir le terrorisme». Les trois pays du Golfe ont également fermé leurs frontières terrestres et maritimes avec le petit émirat et lui ont imposé de sévères restrictions aériennes.
La Turquie entretient des rapports privilégiés avec le Qatar, richissime émirat gazier avec lequel elle a des relations commerciales importantes.