L'ambassade des Pays-Bas en Turquie bouclée après qu'une ministre turque a été bloquée à Rotterdam
On pensait la tension entre les Pays-Bas et la Turquie à son paroxysme après l'interdiction d'un meeting pro-Erdogan du ministre turc des Affaires étrangères à Rotterdam. Elle est encore montée d'un cran après un nouvel incident diplomatique.
Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé le 11 mars que l'ambassade et le consulat néerlandais avaient été bouclés, rapporte l'agence de presse Reuters. La résidence de l'ambassadeur des Pays-Bas, du chargé d'affaires et du consul général ont connu le même sort.
La décision d'Ankara survient après que sa ministre des Affaires familiales, Fatma Betül Sayan Kaya, a été empêchée par la police néerlandaise de pénétrer dans le consulat turc à Rotterdam, comme l'a rapporté la chaîne d'information NOS.
#URGENT👉"La police néerlandaise interdit au ministre de la famille turc @drbetulsayan d'entrer au consulat à #Rotterdam." #ALERTEINFOpic.twitter.com/eoFtKEge1C
— FranceNews24 (@FranceNews24) 11 mars 2017
Un journaliste de la chaîne néerlandaise a publié sur les réseaux sociaux des images prises sur place, montrant des policiers qui bloquaient un convoi de véhicules.
Turkse minister stapt weer uit. Onduidelijk wat er gebeurt. Ze lijkt te protesteren. pic.twitter.com/Upx57jNzxz
— robert bas (@robertpbas) 11 mars 2017
L'agence de presse turque Anadolu a ajouté que plusieurs de ses correspondants, venus couvrir la visite de la ministre, avaient également été bloqués.
Des manifestants armés de drapeaux turcs ont afflué à proximité du consulat en marque de soutien, une protestation qui a été massivement retransmise par les médias nationaux.
All the Turkish news channels interrupted their broadcasting and now airing live footage from #Turkish protests in #Rotterdampic.twitter.com/BEdq5luqfh
— EHA_Yabancı Medya (@eha_dunya) 11 mars 2017
Plus tôt, les Pays-Bas avaient annoncé qu'ils «retiraient les droits d'atterrissage» de l'avion d'un autre ministre turc, celui des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, après qu'Ankara avait menacé le pays de sanctions si son ministre ne pouvait y tenir un meeting de soutien au président Erdogan.
Mevlut Cavusoglu a en revanche pu atterrir à Metz dans la soirée du 11 mars. Il tiendra un meeting le lendemain, sur invitation d'une association turque locale, à quelques semaines d'un référendum en Turquie, qui pourrait voir Recep Tayyip Erdogan renforcer ses pouvoirs.