L'Allemagne aurait interdit 33 symboles kurdes dont le drapeau du YPG, soutenu par les Etats-Unis

L'Allemagne aurait interdit 33 symboles kurdes dont le drapeau du YPG, soutenu par les Etats-Unis© Stringer Source: Reuters
Le drapeau de la milice kurde «Unités de protection du peuple».
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Berlin aurait interdit un total de 33 symboles utilisés par des groupes politiques et militaires kurdes, dont le drapeau de l'allié américain en Syrie, la milice YPG, sur fond de tensions entre communautés turques et kurdes en Allemagne.

Dans une lettre officielle obtenue par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maziere, a annoncé vendredi 10 mars que désormais, un large panel de symboles politiques et militaires kurdes seraient interdits en public. Le document de cinq pages, avec à l'appui les instructions et critères relatifs à l'interdiction et la liste des symboles concernés, a été transmis par le ministre aux autorités régionales le 2 mars dernier, selon l'hebdomadaire.

Parmi les images et symboles interdits figurent notamment le portrait du fondateur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, qui purge toujours une peine de prison à perpétuité en Turquie pour avoir formé une organisation armée considérée comme terroriste par Ankara.

Le PKK affronte en effet les autorités turques, sous forme de guérilla, depuis 1984. À sa création, il visait l'indépendance des territoires à population majoritairement kurde se situant dans le sud-est de la Turquie. De nos jours, le PKK exige une autonomie culturelle au sein d'un système fédéral turc plus large, l'amnistie pour les rebelles, censée garantir leur participation à la vie politique, et la libération de Abdullah Ocalan.

Aussi, Thomas De Maziere prétend que les bannières et drapeaux arborant les portraits d'Ocalan sur fond jaune et vert auraient «un impact émotionnel significatif» sur la communauté turque et devraient donc être interdits car étant «particulièrement adaptés à la promotion du PKK, parti interdit en Allemagne».  

Bien que le PKK et son symbole aient été interdits en Allemagne en 1993, les bannières jaunes à l'effigie du leader du PKK apparaissent fréquemment dans les rassemblements organisés par des Kurdes résidant en Allemagne et supporters du mouvement qui réclame la libération de leur chef incarcéré. 

Outre le portrait d'Abdullah Öcalan, le ministère de l'Intérieur aurait également inscrit sur la liste noire les symboles associés à la milice kurde Unité de protection du peuple (YPG). Cette branche militaire du Parti de l'Union démocratique syrienne (PYD) est considérée par le gouvernement turc comme une filiale du PKK, lui même considéré comme un mouvement terroriste par Ankara. Dans le même temps, le YPG kurde est également la principale force d'appui des Forces démocratiques syriennes (SDF), un allié solide des Etats-Unis dans la lutte contre l'Etat islamique en Syrie.

Cette coopération étroite entre l'armée américaine et le YPG a provoqué à plusieurs reprises l'ire d'Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan demandant à son allié de l'OTAN d'arrêter de soutenir le groupe kurde.

«Nous sommes votre allié au sein de l'OTAN. Comment diable pouvez-vous soutenir des organisations terroristes et pas nous ? Ces organisations terroristes sont-elles vos alliées de l'OTAN ?», avait tempêté Recep Tayyip Erdogan en décembre 2016, à la suite de la publications de rapports des forces américaines sur la fourniture d'armes au YPG.

Le ministère a toutefois démenti les rumeurs selon lesquelles cette mesure visait à apaiser les esprits du côté d'Ankara, arguant que les autorités allemandes surveillent régulièrement les symboles politiques et militaires les plus divers pour mettre à jour leur statut légal en fonction des idées et des actions qu'ils représentent.

Les relations entre l'Allemagne et la Turquie, déjà tendues depuis quelques mois, ont récemment traversé une phase particulièrement compliquée après que plusieurs manifestations organisées par des partisans de Recep Tayyip Erdogan dans des villes allemandes ont été annulées par les autorités car pouvant potentiellement provoquer des «troubles à l'ordre public». Les rassemblements étaient censés montrer l'appui de la diaspora turque aux réformes constitutionnelles controversées qui donnerait au président Erdogan des pouvoirs étendus si elles étaient votées lors du référendum prévu pour avril. 

L'annulation des rassemblements a provoqué une vive réaction de la part du président turc, qui n'a pas hésité à comparer les interdictions des autorités allemandes à des «méthodes nazies». 

Lire aussi : L'ONU accuse Ankara de «graves violations» des droits de l'homme dans les régions kurdes

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