«Nous ne nous voilons pas la face» : Le Kremlin pas choqué par les propos de Trump sur la Russie
Le Kremlin a expliqué que les propos récemment tenus par Donald Trump sur la Russie ne le perturbaient pas, l'essentiel étant que les relations avec Washington s'améliorent, comme prévu dans le programme de Trump.
Le Kremlin a déclaré le 17 février qu'il n'était pas déçu par la façon dont les relations américano-russes se développaient sous la présidence de Donald Trump et qu'il serait possible d'évaluer les perspectives futures de ces relations seulement une fois passée la première rencontre entre les dirigeants des deux pays.
«Nous n'avons jamais regardé [Donald Trump] à travers des lunettes roses et nous ne nous sommes jamais fait d'illusions. Donc nous ne voyons pas pourquoi nous serions déçus de quelque manière que ce soit», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov aux journalistes lors d'une conférence téléphonique.
Russia has never looked at Trump through rose-colored glasses - Kremlin
— Atlantic Monitor (@Marko_Obdam) 17 février 2017
February 17, 2017… https://t.co/Kn5c6izIi4pic.twitter.com/fINrDEn9Rm
«Il n'y a pas encore eu de contact de fond entre les deux chefs d'Etat [Vladimir Poutine et Donald Trump]. On ne sait pas quand cela arrivera, mais ce n'est qu'une fois qu'ils se seront réellement rencontrés que l'on pourra déterminer les divergences de points de vue significatives qui subsistent entre les deux pays et s'il est possible de créer une vraie coopération», a insisté Dmitri Peskov.
Il répondait ainsi à des journalistes qui voulaient savoir si le Kremlin avait été outré par les propos que Donald Trump avait récemment tenus sur la Russie lors d'une conférence de presse où il déclarait notamment attendre que Moscou «rende la Crimée [à l'Ukraine]».
Ces propos avaient certes agacé Moscou : «Nous ne livrons pas nos terres. La Crimée fait partie du territoire de la Fédération de Russie», avait déclaré face aux journalistes Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, au lendemain des déclarations de Donald Trump.
Dans le même temps, Donald Trump a de son côté rejeté la faute sur les médias, affirmant que ces derniers faisaient tout pour nuire au rapprochement entre Moscou et Washington.
Il a notamment appelé les médias américains à ne pas empêcher ce potentiel rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie en diffusant des informations «fabriquées» sur ses liens avec le Kremlin. «Je veux vous dire : la fausse couverture par les médias, la couverture horrible rend beaucoup plus difficile de conclure un accord avec la Russie», a-t-il mis en garde. «C’est une honte», a-t-il déploré.
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Le Kremlin dément avoir demandé aux médias russes de «moins parler de Trump»
Malgré ces escarmouches, Dmitri Peskov a également insisté sur le fait que les affirmations selon lesquelles Moscou avait exhorté les médias russes de se garder de tout enthousiasme trop criant à l'égard du président américain, étaient des «fake news».
«C'est complètement absurde. Pourquoi ferions-nous cela ? En Russie, les chaînes, russes ou autres, ainsi que tous les autres médias, sont absolument libres de déterminer leur ligne éditoriale. Ce genre d'accusations constituent une nouvelle fois de fausses informations», a déclaré Dmitri Peskov.
Lorsque les journalistes lui ont demandé pourquoi depuis quelques jours les chaînes de télévision russes avaient commencé à réduire leur couverture des actions et décisions de Donald Trump, le porte-parole du Kremlin a déclaré : «Sincèrement, nous ne suivons pas les proportions de couverture liées aux événements. De plus, toutes les sources d'information, qu'il s'agisse des chaînes de télévision - tant publiques que privées et étrangères - ainsi que d'Internet, de la radio, des journaux, etc., tout est absolument disponible [en Russie] partout et en grande quantité.»
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