MH17 : l'enquête pourrait rebondir après la découverte de restes humains par des journalistes
L'enquête conduite sur les raisons du crash du vol MH17 en Ukraine a été remise en cause par les révélations de deux journalistes néerlandais. La découverte d'ossements sur le lieu du crash pourrait mener à de nouvelles investigations.
Le ministre néerlandais de la Sécurité et de la Justice, Gerard Adriaan van der Steur, a réagi à la découverte par le journaliste néerlandais Michael Spekkers de potentiels «restes humains» sur le lieu du crash du MH17.
«En ce moment, la police examine où et quand la découverte a été faite par le journaliste Michael Spekkers. Cet examen révélera si d'autres débris peuvent être récupérés sur ce site. Si c'est le cas, alors le gouvernement est évidemment disposé à mener d'autres enquêtes», a ainsi déclaré le ministre dans un communiqué paru le 20 janvier.
La découverte d'ossements et de nouveaux débris par le journaliste Michael Spekkers et son collègue, Stefan Beck, laisse espérer que l'enquête conduite pour déterminer les causes du crash du vol MH17 de Malaysia Airlines dans le ciel ukrainien en juillet 2014 connaîtra de nouveaux développements.
«Mais c'est fou. Quand je me suis promené là-bas et que j'ai vu tous ces débris, je me suis dit : comment est-il possible, deux ans et demi [après le crash que] l'équipe investigatrice ne soit toujours pas présente sur place pour [...] mener une enquête approfondie», a-t-il déploré.
Michael Spekkers a également battu en brèche l'argument avancé par les enquêteurs néerlandais selon lequel le site de l'accident était «une grande zone». Cet argument justifiait jusqu'à présent la non-collecte de tous les débris éparpillés de l'avion par les investigateurs.
«Mais, beaucoup de débris que j'ai ramené aux Pays-Bas étaient entreposés dans des unités de stockage utilisées par [les enquêteurs néerlandais] durant l'investigation», a expliqué le journaliste à RT.
L'enquête dirigée par les Néerlandais remise en cause
Les éléments mis à jour par le deux journalistes montrent que tous les éléments de preuve n'ont pas été pris en compte par les responsables de l'enquête internationale dirigée par les Pays-Bas.
En suggérant que les enquêteurs hollandais étaient prêts à retourner en Ukraine, sur le site du crash du vol MH17, Gerard Adriaan van der Steur a par ailleurs évoqué «l'aide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour évaluer la situation en termes de sécurité, ainsi que l'établissement d'une éventuelle mission». Il a également indiqué l'importance de rendre les «restes humains» découverts aux proches des victimes.
«[Les enquêteurs] disent au public [néerlandais] qu'ils ont toutes les preuves nécessaires pour pointer du doigt la partie responsable pour avoir abattu le MH17», a déclaré Michael Speekers dans une interview accordée à RT.
Les résultats de l'enquête sur le crash, à laquelle participent des enquêteurs néerlandais, australiens, belges, malaisiens et ukrainiens, ont conclu en septembre 2016 que le MH17 avait été abattu depuis une région contrôlée par les rebelles et par un système de missiles Bouk, produit en Russie.
Le contenu du rapport avait été critiqué pour son absence de transparence. Le ministère russe de la Défense avait par ailleurs réaffirmé à cette occasion que la Russie n'avait pas livré de missiles aux rebelles ukrainiens. Moscou avait ajouté que les seules données détenues par les enquêteurs internationaux sur le MH17 avaient été fournies par les autorités de Kiev et trouvées sur internet.
#MH17 : «Les enquêteurs acceptent les données secrètes #USA, mais rejettent l'analyse transparente russe» https://t.co/hiyD8coyyjpic.twitter.com/h2c5XHKqqc
— RT France (@RTenfrancais) 3 octobre 2016
Lors de leur retour aux Pays-Bas, les deux journalistes avaient été arrêtés dans un premier temps par les autorités néerlandaises, puis relâchés. De plus, et malgré la volonté des journalistes de coopérer avec les autorités, tous les éléments recueillis, ainsi que les ordinateurs, les téléphones portables et les cartes SD des appareils photo avaient par ailleurs été saisis par la police néerlandaise.
Michael Spekkers et son collègue, Stefan Beck, s'étaient initialement rendus dans l'est de l'Ukraine pour recueillir des informations de première main sur les perception qu'avaient les habitants de cette région – dirigée par des forces rebelles – sur la Russie et l'Ukraine.
Lire aussi : Crash du MH17 : deux ans d'accusations et peu de faits