Blocage des comptes Facebook de journalistes et de médias palestiniens : censure ou simple panne ?
Plusieurs journalistes d'agences de presse palestiniennes ont vu leurs comptes Facebook bloqués ce dimanche 25 septembre. Malgré les excuses formulées par réseau social, les journalistes soupçonnent une censure.
Selon Al Jazeera, le réseau social a momentanément suspendu dimanche 25 septembre les comptes de plusieurs journalistes des agences de presse Shebab News et Quds News.
Surpris que leurs comptes, ainsi que ceux de leurs agences aient été rendus indisponibles, les journalistes ne croient pas à la panne accidentelle invoquée par le réseau social.
Ils soupçonnent Facebook d’avoir délibérément bloqué leurs comptes suite au récent accord conclu entre la firme de Mark Zuckerberg et le gouvernement israélien pour lutter contre «l'incitation» à la violence.
En réponse, le géant américain du net s'est officiellement excusé pour avoir supprimé «par erreur» les pages de personnalités palestiniennes sous le chef d'incitation contre Israël. Ces pages ont été restaurées aussitôt après examen de la question.
«Notre équipe traite des millions de requêtes chaque semaines, et il nous arrive de nous tromper. Nous nous excusons pour cette erreur», a plaidé un porte-parole de Facebook à la chaîne anglaise d'Al Arabiya.
Vendredi 23 septembre, la Cour fédérale des Etats-Unis a par ailleurs déclaré que Facebook facilitait la connexion entre terroristes, et considère désormais que le géant du net se trouve socialement et moralement dans l'obligation de tempérer certaines communications.
Interviewés par la chaîne qatarie, les journalistes palestiniens de Shebab News et Quds News affirment qu'ils n'ont rien à se reprocher et qu'ils ne font que couvrir l'actualité.
Facebook est depuis plusieurs mois dans le viseur de certains de ses utilisateurs qui l'accusent de faciliter les échanges entre terroristes, et de servir de plateforme pour l'incitation à la haine pouvant conduire au terrorisme.
Depuis octobre 2015, plus de 20 000 Israéliens poursuivent Facebook en justice via l’ONG israélienne Shurat Hadin, afin d’obtenir une injonction visant à forcer le réseau social à lutter contre l'incitation à la violence.
"Maybe they don't want this covered, especially in [Occupied] West Bank," Palestinian journalists on Facebook action https://t.co/CQQhwVEd9P
— Al Jazeera News (@AJENews) 26 septembre 2016