Bras de fer entre Ankara et Bruxelles : Erdogan menace de briser l'accord sur les migrants

Bras de fer entre Ankara et Bruxelles : Erdogan menace de briser l'accord sur les migrants
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Au cours d’une émission diffusée par la télévision allemande, le président turc a critiqué l'attitude de l'Union Européenne, l’accusant de ne pas respecter l’accord que son pays a conclu avec elle dans le cadre de la crise des réfugiés.

Recep Tayyip Erdogan fait pression sur les Européens et hausse le ton. Alors que les relations se sont considérablement dégradées depuis la tentative coup d'Etat visant à renverser le président turc, ce dernier réplique et menace de briser l'accord sur les migrants entre la Turquie et l'UE.

«Trois millions de Syriens ou d'Irakiens se trouvent à l'heure actuelle sur le territoire de la Turquie. L'Union européenne ne remplit pas ses engagements à leur égard», a estimé le dirigeant turc.

«Que l'Europe fera-t-elle si nous laissons ces gens aller en Europe ?», a lancé le dirigeant, s'exprimant sur la chaîne allemande ARD.

Ainsi, depuis le 18 mars 2016, l’UE et la Turquie ont signé un accord pour «une gestion commune de la crise des migrants», qui prévoit une aide européenne de trois milliards d’euros pour 2016-2017 destinée au financement de l'accueil par la Turquie de réfugiés syriens et irakiens.

«Les gouvernements européens ne sont pas honnêtes» selon Recep Tayyip Erdogan. «Ils ont promis trois milliards d’euros, mais seuls un à deux millions ont été versés» estime-t-il.

L'Union européenne a énergiquement répondu au président turc, expliquant par la voix de son porte-parole Margaritis Schinas que l'UE avait «bien tenu ses engagements» et annonçant que la Commission s'apprêtait déjà à allouer 2,1 milliards d’euros pour améliorer la vie dans les camps des réfugiés, et que l'ensemble de la somme prévue serait versée dans les délais prévus. De plus, l'Europe a déjà déboursé 105 millions d'euros dans des projets (logement, santé, éducation) menés par des organisations onusiennes, comme le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Pour enfoncer le clou, le porte parole de l'Union européenne a rappelé qu'il n'avait jamais été question dans cette accord que l'UE contribue au budget de la Turquie, mais uniquement aux infrastructures destinées à l'accueil et au contrôle des réfugiés.

Le rapport de force se durcit entre Ankara et Bruxelles

Depuis la tentative de coup d'Etat avorté contre Erdogan, ce dernier multiplie les mesures sécuritaires et autoritaires : proposition de rétablir la peine de mort, purges massives dans les différentes institutions du pays, mise en place de l'état d'urgence... Une dérive que dénonce depuis plusieurs semaines la diplomatie européenne. «La démocratie et l'Etat de droit en Turquie ont besoin d'être protégés pour le bien de ce pays», a déclaré le 18 juillet la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, tout en rappelant qu'aucun pays ne pouvait adhérer à l'UE s'il introduisait la peine de mort». 

«Nous suivons les développements concernant l'état d'urgence que la Turquie a déclaré après la tentative de coup d'Etat, que l'UE a condamné, de très près et avec inquiétude» ont déclaré le 22 juillet dernier Federica Mogherini et le commissaire européen à l'Elargissement Johannes Hahn. 

Cette passe d'armes entre les Européens et la Turquie s'inscrit donc dans un rapport de force particulièrement tendu depuis quelques semaines. Ce n'est pas la première fois que le président turc utilise cet accord sur les réfugiés comme moyen de pression sur les pays européens : en juin 2016, Erdogan avait déjà menacé de rompre cet accord si les parlementaires allemands reconnaissaient officiellement le génocide arménien

Pour rappel cet accord prévoit, en plus des trois milliards d'euros européens, l’exemption de visas pour les citoyens turcs à partir de juin 2016 dans l’espace Schengen  (ce qui a finalement été refusé à la Turquie) ainsi que l’accélération des négociations pour une éventuelle adhésion turque à l’UE. En contrepartie, Ankara s’engageait à empêcher les réfugiés de se rendre en Europe. L'accord semble avoir porté ses fruits : depuis le mois de mars, le nombre de migrants rejoignant l'Europe par la Grèce a fortement diminué, moins de 50 par jour contre 2 000 au mois de janvier.

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