Exemption de visas : la Turquie ne remplit pas les critères
La Commission européenne a estimé que la Turquie a fait des «progrès» ces dernières semaines, mais elle ne respecte toujours pas tous les critères nécessaires à l'obtention d'une exemption de visas dans l'espace Schengen.
Bruxelles et Ankara avaient fait d'une accélération du processus de libéralisation des visas une des contreparties politiques pour récompenser la Turquie de ses efforts pour freiner l'afflux migratoire vers l'UE. «Les progrès ont continué» depuis un précédent rapport publié début mai, a estimé l'exécutif européen. Mais «la Turquie doit encore respecter les critères restants fixés dans la feuille de route», a souligné le commissaire Dimitris Avramopoulos, en charge du dossier migratoire.
Parmi les critères restant à remplir (sept sur 72), une modification de la législation antiterroriste turque, jugée pour l'instant trop souple et menaçant la liberté d'expression. Hors de question pour le président turc Erdogan, qui a déclaré : «Vous avez vos moyens, nous avons les nôtres.»
Une décision de la Commission européenne qui risque de mettre de l'huile sur le feu dans les relations entre la Turquie et l'UE, après la démission mercredi 14 juin du représentant européen à Ankara. La possibilité d'une exemption de visas européens pour les Turcs à court et moyen terme s'éloigne.
Fin avril, le président turc avait affirmé que «la question de l'exemption de visa est vitale pour la Turquie», menaçant de ne plus respecter l'accord migratoire si l'UE n'accédait pas rapidement à ses revendications. Un accord migratoire qui semblait avoir porté ses fruits : depuis le mois de mars, le nombre de migrants rejoignant l'Europe par la Grèce a fortement diminué, moins de 50 par jour contre 2 000 au mois de janvier.