Moscou exprime son inquiétude quant à l'ouverture d’une base de défense antiaérienne en Roumanie
Une nouvelle base d’intercepteur de missile s’apprête à être lancée jeudi 12 mai en Roumanie. Moscou a violemment critiqué l’OTAN pour l'extension de ce bouclier antimissile, menace à la sécurité et violation d’un traité international clé.
«La création du bouclier antimissile européen et global a un effet négatif sur la stabilité stratégique», a expliqué mercredi 11 mai Mikhaïl Oulianov, directeur du Département pour la non-prolifération et le contrôle de l'armement du ministère russe des Affaires étrangères.
L’OTAN va formellement ouvrir sa base de défense antimissile, dans la zone peu peuplée de Deveselu, en Roumanie. La base, opérationnelle ce jeudi 12 mai, concrétise la création d’un bouclier en Europe de l’Est, annoncée pour la première fois par George W. Bush dès 2007.
«Nos intérêts directs, les intérêts de [notre] sécurité nationale, sont affectés par cette décision», a conclu Mikhaïl Oulianov. Le responsable russe a ajouté que ce système ne visait pas seulement la neutralisation d’une capacité offensive de la Russie mais que les systèmes Mk 41 de Deveselu pouvaient être rééquipés de missiles de croisière offensifs - accusation que le Pentagone a contestée à plusieurs reprises.
Mikhaïl Oulianov a également souligné que Washington agissait en violation du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) conclu en 1987 entre Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Les pays s'étaient accordés pour ne pas posséder ou produire de missiles nucléaires et balistiques de croisière à lanceur terrestre de moyenne portée - entre 500 et 5 500 kilomètres.
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— RT France (@RTenfrancais) 4 mai 2016
L’ambassade américaine à Moscou a de son côté diffusé une contre-déclaration, condamnant les allégations de Moscou comme «inacceptables et irresponsables».
«Le système de défense antimissile ne cible pas la Russie, ou son potentiel stratégique. Du point de vue de la géographie et physique, il est impossible d’abattre un missile intercontinental depuis la Roumanie ou la Pologne», peut-on lire dans un document du porte-parole de l'ambassade, William Stephens.
Plus tôt dans la journée du 11 mai, le général russe Sergueï Karakaïev avait expliqué que le bouclier antimissile américain en Europe ne représentait pas un problème technique pour la Russie, car des ingénieurs militaires russes prêtent une «attention spéciale» au développement des moyens pour surmonter le système de missiles américain.