Mort du petit Aylan : la justice turque condamne deux passeurs à quatre ans de prison
Un tribunal turc a reconnu deux passeurs syriens coupables du naufrage d’une embarcation de réfugiés ayant causé la mort du petit Aylan. Ils ont été condamnés à quatre ans de prison.
La photo du petit Aylan Kurdi, garçonnet de quatre ans mort noyé en Méditerranée, a fait le tour de monde. Elle est devenue le symbole du drame de la crise des migrants en Europe. Selon l’agence de presse turque Dogan, deux Syriens, Muwafaka Alabash et Asem Alfrhad, ont écopé d’une peine de quatre ans et deux mois de réclusion pour «trafic d’immigrants», mais ont été acquittés du chef d’inculpation de «négligences délibérées ayant entraîné la mort». Les deux hommes encouraient jusqu’à 35 ans de prison.
Aylan Kurdi est mort à côté de son frère Galip et de sa mère Rehen en mer Egée, en essayant d’atteindre l’île grecque de Kos. La diffusion de cette photo avait provoqué de vives réactions, certains observateurs accusant les médias d'utiliser la photo pour choquer le public et légitimer la politique d'ouverture des frontières.
Lors du procès qui s'est déroulé le 11 février, les deux passeurs avaient nié toute responsabilité dans le naufrage et pointé du doigt celle du père d'Aylan, Abdullah Kurdi. «Le vrai criminel, l'organisateur, c'est Abdullah Kurdi qui est devenu un héros à la télévision mais n'est même pas venu témoigner», avait ainsi lancé Asem Alfrhad. Le père de la victime était lui aussi poursuivi devant le tribunal de Bodrum pour avoir «utilisé» le bateau qui a coulé, selon l'agence Dogan. Les juges avaient toutefois décidé d'abandonner les accusations portées contre lui.
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Abdullah Kurdi a été accusé d'avoir lui-même organisé cette traversée clandestine de la mer Egée qui a viré au drame. Des allégations qu'il a toujours niées.
La Turquie, qui accueille officiellement quelque 2,7 millions de Syriens et 300 000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer en Europe. Le nombre de réfugiés et de migrants se trouvant actuellement en Grèce a atteint près de 32 000 personnes selon le ministre-adjoint de la Défense, Dimitres Vitsas.