Nucléaire allemand : le Bundestag reporte la fermeture de ses derniers réacteurs
Dans le contexte de la crise énergétique, qui sévit en Europe et frappe durement le pays, Berlin a décidé de prolonger de quelques mois l’activité de ses trois derniers réacteurs nucléaires. Une décision adoptée par la chambre basse du Parlement.
Les trois derniers réacteurs nucléaires allemands, d'Emsland (près de la frontière néerlandaise), Isar II (en Bavière) et Neckarwestheim II (près de la frontière française) ne fermeront pas leurs portes en fin d’année. Ils ont en effet obtenu un sursis, en raison de la crise énergétique qui met à rude épreuve l’économie du pays.
Conformément à l’annonce d’Olaf Scholz à la mi-octobre, le Bundestag a voté le 11 novembre la prolongation jusqu’au 15 avril de l’activité des dernières centrales. Lors de ce vote, les sociaux-démocrates (SPD), Les Verts ainsi que les libéraux-démocrates (FDP) de la coalition au pouvoir ont voté en faveur de cet amendement à la loi sur l’énergie atomique.
Trois réacteurs, c’est pourtant un de plus qu'annonçait en septembre le ministre de l’Economie et vice-chancelier Robert Habeck, lui-même fervent antinucléaire. Son parti, Les Verts, avait même exigé le maintien de la fermeture d’au moins un des trois réacteurs. Au final, 375 députés ont voté pour, 216 contre, et 70 se sont abstenus.
Nucléaire en Allemagne : chronique d’un long désamour
Outre-Rhin, la sortie du nucléaire pour la fin 2022 avait été proclamée par Angela Merkel au printemps 2011, dans la foulée de la catastrophe de Fukushima, et alors que 22% de l’électricité allemande était produite par 17 réacteurs.
Six mois plus tôt, elle avait pourtant bataillé dur pour faire adopter une prolongation de la durée de vie des réacteurs du pays. Le nucléaire, l’un «des systèmes d'approvisionnement énergétique les plus efficaces et les plus respectueux de l'environnement au monde», s'était-elle justifié à l’automne 2010... tout en refusant de revenir sur la décision initiale de démanteler le parc nucléaire allemand, prise par Schröder en juin 2000.
Bien qu’il n’en reste que trois en activité aujourd’hui, fonctionnant à plein régime, les centrales allemandes parviennent à fournir 6% de l’électricité du pays.