«Disparaître, c’est impossible»: des ténors PS montent au créneau face à un possible accord avec LFI

«Disparaître, c’est impossible»: des ténors PS montent au créneau face à un possible accord avec LFI© Loïc Venance/AFP
Les socialistes ne sont pas en position de force dans les négociations avec les Insoumis après le faible score d'Anne Hidalgo à l'élection présidentielle (image d'illustration).
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Opposés à l'accord avec les Insoumis, plusieurs personnalités socialistes, dont François Hollande, ont vertement critiqué la perspective d'une alliance avec Jean-Luc Mélenchon. Olivier Faure a suggéré aux opposants de quitter le parti socialiste.

Après les tractations entre La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) le 27 avril en vue de conclure une alliance électorale pour les législatives de juin, plusieurs personnalités socialistes, dont l'ancien président français François Hollande ou encore Stéphane Le Foll, ont critiqué avec virulence la perspective d'une coalition avec Jean-Luc Mélenchon, défendue par l'actuel dirigeant du PS, Olivier Faure.

Dans un entretien au Figaro, le premier secrétaire a affirmé qu'«une coalition [n'était] pas une soumission», et que malgré certains désaccords programmatiques, «les gauches [n'étaient] pas irréconciliables», en référence à la théorie développée par Manuel Valls, ancien Premier ministre de François Hollande désormais rallié à la majorité présidentielle.

Les protagonistes des négociations du 27 avril se sont, eux, félicités d'échanges constructifs : pour LFI, Manuel Bompard a estimé qu'il n'y avait «pas de point de discussion qui paraissait insurmontable» avec le PS, après des années de fracture profonde et malgré la campagne présidentielle d'Anne Hidalgo, très critique de Jean-Luc Mélenchon.

«Il y a clairement une volonté d'afficher une rupture avec le PS de François Hollande, ils n'avaient pas de difficulté à s'engager sur l'abrogation de la loi El Khomri, sur la VIe République, le blocage des prix, qui sont pour nous des marqueurs importants», s'est réjoui l'eurodéputé LFI. Le porte-parole du PS Pierre Jouvet a pour sa part déclaré avoir «eu une discussion constructive qui a permis d'avancer sur certains points», confirmant «l'absence de point de blocage insurmontable» en vue d'un accord.

Selon François Hollande, l'alliance avec LFI serait synonyme de disparition du PS

L'ancien chef de l'Etat François Hollande, invité sur France Info le 28 avril, a en revanche tiré à boulets rouges sur ce projet d'alliance avec les Insoumis : «Discuter, c’est nécessaire. Disparaître, c’est impossible», a-t-il lancé, jugeant l'accord inacceptable en ce qu'il signifierait selon lui un effacement définitif du PS derrière la bannière de l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon, avec «la disparition de toute candidature socialiste dans les deux tiers ou les trois quarts des départements». Surtout, l'ancien président français – qu'Emmanuel Macron envisagerait selon L'Obs de recruter pour «faire évoluer les institutions» – a mis en doute la possibilité d'appliquer le programme de LFI, autour duquel s'articulent les négociations et qui prévoit entre autres l'abrogation de la loi El Khomri votée sous son quinquennat. 

«Ça voudrait dire que le prochain gouvernement serait amené à mettre en cause les traités européens, à désobéir aux traités européens ? [...] A quitter l’OTAN ? A ne plus aider les Ukrainiens en leur fournissant des équipements militaires ? C'est la position de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis», a accusé François Hollande, rejetant également la proposition d'un retour à la retraite à 60 ans ou la mise en place d'une VIe République. Selon l'ancien maire de Tulle, l'accord PS/LFI ne serait pas moins qu'«une remise en cause de l'histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales». Par conséquent, il a plaidé en faveur d'«une autre union» avec les communistes et les écologistes.

Le maire du Mans et ancien ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, n'a pas été en reste : interrogé sur Europe 1 au sujet de la coalition, il a évoqué des «divergences majeures» avec Jean-Luc Mélenchon, qui sont apparues dès le référendum sur la Constitution européenne en 2005. L'hostilité de LFI à l'UE serait insurmontable : «La construction européenne, et la vision qu'en a Jean-Luc Mélenchon, ne sont pas compatibles avec l'histoire [du Parti socialiste] et celle qu'il a défendue avec François Mitterrand», a-t-il estimé, renvoyant à l'époque où l'Insoumis était encore un «éléphant» du PS.

Olivier Faure invite les opposants à l'alliance à quitter le PS

Interrogé par Le Figaro sur François Hollande, Olivier Faure a en réaction ironisé sur le fait que «tous les anciens éléphants sont de sortie», et ce «pas toujours pour aider la gauche à l’emporter». Confronté à l'opposition d'un courant minoritaire, «Debout les socialistes», qui a demandé à ce que le conseil national et les militants votent sur le contenu d'un accord, le premier secrétaire a maintenu les propos formulés lors d'un bureau national du PS le 26 avril, durant lequel il a invité les opposants à un accord avec LFI à «partir». «Si certains considèrent aujourd'hui que leur espace n’est plus la gauche mais un ailleurs qui se trouve chez les Marcheurs, alors qu’ils prennent leur responsabilité», a-t-il réaffirmé auprès quotidien.

Cette «invitation» à partir fait directement écho aux propos du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand : le marcheur (LREM), ancien socialiste, a lancé dans un entretien au Midi Libre «un appel aux femmes et aux hommes de gauche» à rejoindre l'équipe présidentielle, qui auraient «toute leur place dans notre majorité pour apporter leur sensibilité, leurs propositions, leurs priorités, leurs préoccupations». Un choix déjà fait par plusieurs socialistes dès la campagne présidentielle, comme les anciennes ministres Marisol Touraine et Elisabeth Guigou, ou le maire de Dijon, François Rebsamen.

LFI affiche son ambition d'obtenir la fonction de Premier ministre pour Jean-Luc Mélenchon par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, après sa solide troisième place à la présidentielle (21,95%). Six Français sur dix, selon un sondage Elabe publié le 27 avril, souhaitent une majorité de députés opposés à Emmanuel Macron.

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