Covid-19 : la HAS recommande le report des injections avec le vaccin Janssen sauf dans certains cas
Une étude suggère «une légère augmentation du risque d’infarctus du myocarde» dans les deux semaines suivant une injection avec le vaccin Janssen. En conséquence, la HAS conseille de ne recourir à ce sérum que dans certains cas spécifiques.
La Haute autorité de Santé (HAS) a recommandé le 21 février le report de la vaccination avec le vaccin anti-Covid Janssen, «à l’exception des personnes à risque de forme sévère de la maladie qui présentent une contre-indication à l’administration d’un vaccin à ARNm».
Pour rappel, le vaccin Janssen est le nom du sérum de la société Johnson & Johnson et de sa filiale belge dans l'UE. Contrairement aux sérums des laboratoires Moderna et Pfizer, il ne repose pas sur la technologie à ARNm, mais sur le principe du vecteur viral, comme celui du laboratoire AstraZeneca. Son principal avantage est de ne requérir qu'une seule dose, ce qui permet d'accélérer les campagnes d'immunisation.
La HAS s'appuie sur une étude dont les résultats «suggèrent une légère augmentation du risque d’infarctus du myocarde dans les deux semaines suivant la vaccination par le vaccin Janssen» chez les moins de 75 ans.
Les résultats de l'étude sont cependant préliminaires et n'ont pas encore été confirmés ou infirmés par d'autres études. L'Agence européenne du médicament doit, elle aussi, se pencher sur le sujet, selon la HAS. Les données de pharmacovigilance au niveau mondial ne font pas état, pour leur part, d'un risque accru en la matière au niveau européen ou américain, et ce, alors que plus de 38 millions de doses du vaccin Janssen ont été administrées.
Pourtant, le recours au vaccin de Johnson & Johnson a suscité des inquiétudes en 2021. L'Agence du médicament avait ainsi relevé en septembre dernier «une surreprésentation des patients vaccinés par Janssen en réanimation». En outre, deux hôpitaux avaient dans le même temps signalé un nombre anormalement élevé de patients vaccinés avec Janssen parmi les personnes hospitalisées en réanimation. Autant d'éléments qui avaient poussé l'Agence du médicament à conduire des «investigations supplémentaires».