«Faisons le franchement» : Taubira favorable à la vaccination obligatoire
La candidate à la présidentielle a tenu à clarifier sa position sur la vaccination après avoir tenu des propos jugés ambigus quelques mois plus tôt. Selon elle, le pass vaccinal entré en vigueur le 24 janvier, est «une obligation vaccinale».
Au cours d'une interview sur France 5 diffusée le 24 janvier, Christiane Taubira s’est dite favorable au principe de la vaccination obligatoire, après avoir été interrogée sur ses déclarations précédentes. En septembre, elle avait en effet affirmé ne pas avoir «vocation à appeler à la vaccination» et avait été critiquée par Olivier Véran. L'ancienne garde des Sceaux a définitivement clarifié sa position : «Je n'ai aucun problème avec le vaccin», a-t-elle insisté, le considérant comme «la seule solution» pour sortir de la pandémie, à rebours du «tissu d’imbécillités» déployé, selon elle, par les opposants aux injections.
En fait le pass vaccinal, c’est une obligation vaccinale
Commentant l'entrée en vigueur du pass vaccinal, elle a constaté que le dispositif revenait à restreindre les libertés des non vaccinés, mais a jugé qu'il valait mieux pousser la logique jusqu'au bout. «Je n'ai pas les conseils du Conseil de défense [...] ni d'un conseil scientifique, mais tirant logique de la décision que prend le président, il semble qu'il vaille mieux imposer le vaccin, [...] faisons le franchement», a-t-elle argumenté. «En fait le pass vaccinal, c'est une obligation vaccinale. Je pense que le président de la République aurait pu prendre la décision d'une obligation vaccinale», a-t-elle par ailleurs estimé, faisant écho à une déclaration d'Olivier Véran en décembre selon laquelle «le pass vaccinal est une forme déguisée d'obligation vaccinale».
Une obligation que Christiane Taubira souhaiterait accompagner de pédagogie : «S'il vaut mieux contraindre, contraignons en expliquant», a-t-elle précisé.
Avant de clarifier ses positions sur la crise sanitaire, la candidate a dénoncé le «climat de violence» qui ont entouré certaines manifestations hostiles au pass vaccinal, et jugé les menaces et agressions commises qui ont visé des élus de la majorité «inadmissibles», y voyant une «mise en cause de la démocratie».
En Europe, l'Autriche a confirmé le 16 janvier qu'elle rendrait la vaccination obligatoire pour les adultes sous peine d'une forte amende, avec une entrée en vigueur début février. Dans l'Allemagne voisine, les manifestations se succèdent pour s’opposer à un projet de loi portant sur la vaccination obligatoire, défendu par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, qui pourrait être débattu au Bundestag fin janvier.