Vaccination des enfants : l'accord des deux parents est un «obstacle», pour Alain Fischer
- Avec AFP
Dans un entretien sur LCI, le responsable de la stratégie vaccinale a regretté que le consentement des deux parents soit désormais exigé, ralentissant une vaccination qu'il juge justifiée pour les plus jeunes, eux aussi touchés par le virus.
Le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, a regretté le 7 janvier sur LCI que l'accord des deux parents – et non plus d'un seul – soit désormais nécessaire pour vacciner les enfants de 5 à 11 ans contre le Covid-19. «Je pense que c'est un peu malheureux, parce que c'est un obstacle qui dramatise un peu cette notion de vaccination, qui reste un acte sûr», a déclaré Alain Fischer.
🔴🗣️ #Vaccination des #enfants : "C'est malheureux", pour le @PrAlainFischer, que l'autorisation des 2 parents soit nécessaire. "Cette notion dramatise" l'acte, pourtant "justifié : il y a 300 enfants de moins de 10 ans actuellement hospitalisés" #LesMatinsLCI | @EliMartichoux. pic.twitter.com/jDiQTITb8d
— LCI (@LCI) January 7, 2022
Environ 300 enfants de moins de 10 ans sont actuellement hospitalisés en France
Evoquant «des données sur des millions d'enfants vaccinés» en Israël et aux Etats-Unis, Alain Fischer a souligné que «les effets indésirables sont encore plus faibles que ce qu'on observe chez les adolescents et les adultes», plaidant pour cette vaccination chez les plus jeunes.
Les vaccins sont «tout à fait sûrs, efficaces», a insisté le professeur, et d'autant plus justifiés par le fait que des enfants sont touchés par le coronavirus. «Environ 300 enfants de moins de 10 ans sont actuellement hospitalisés en France», a-t-il précisé, évoquant des «cas graves», avec des «syndromes inflammatoires qui surviennent environ six semaines après la contamination». «La vaccination prévient ces complications et les éventuels Covid longs», a-t-il plaidé, sans oublier le fait que les enfants participent à la transmission du virus.
A la suite d'une demande du Conseil d'Etat, le ministère de la Santé a précisé le 6 janvier qu'il faudrait désormais l'accord des deux parents pour vacciner les enfants. Concrètement, un seul parent peut être présent lors du rendez-vous de vaccination d'un enfant de 5 à 11 ans, mais il devra être muni d'une attestation sur l'honneur selon laquelle le deuxième parent est d'accord.
Ouverte depuis fin décembre à tous les enfants, la vaccination pour cette tranche d'âge démarre «doucement», a reconnu le responsable de la stratégie vaccinale. A ce jour, le nombre de 5-11 ans vaccinés est d'environ «80 000, 90 000», soit un peu plus de 1% de cette catégorie. Selon Alain Fischer, l'accélération de la campagne nécessiterait d'accroître les possibilités de vaccination chez les médecins, les pédiatres et dans les centres, mais aussi faire de la «pédagogie», pour expliquer «l'intérêt, l'efficacité et la sûreté de la vaccination».
Les résultats d'une enquête réalisée du 2 au 17 décembre 2021, avant que la Haute autorité de la santé recommande l'ouverture de la vaccination aux 5-11 ans, ont d'ailleurs été publiés ce 7 janvier, révélant que deux tiers (67 %) des parents étaient défavorables à la vaccination de leurs enfants. Un résultat qui va dans le même sens qu'un sondage de l'institut YouGov publié par le HuffPost le 5 janvier, selon lequel seules 37% des personnes interrogées étaient favorables à cette vaccination.
En outre, Alain Fischer s'est prononcé en faveur de l'ouverture d'une dose de rappel pour les adolescents de 12-18 ans, actuellement réservée aux plus fragiles. «J'espère qu'on la généralisera à tous les adolescents dans les semaines qui viennent», a-t-il indiqué, en insistant sur le fait «qu'un rappel est indispensable pour se protéger et protéger les autres».