«Je ne recule devant rien ni personne» : les vœux très combatifs du professeur Didier Raoult
Dans le collimateur du Conseil national de l'Ordre des médecins, et visé par une série d'enquêtes sur ses agissements, Didier Raoult a publié deux tweets combattifs à l'occasion de la nouvelle année.
Ils ont été «likés» près de 25 000 fois en une journée. Deux tweets publiés par le professeur et directeur de l'IHU Méditerranée Infection pour la nouvelle année ont engendré nombre d'engagements sur les réseaux sociaux.
Bonne année a vous tous dont mes amis et soutiens de l'IHU. Ne doutez pas, la raison, notre alliée, finira par triompher. (1/2)
— Didier Raoult (@raoult_didier) January 1, 2022
«Bonne année a vous tous dont mes amis et soutiens de l'IHU. Ne doutez pas, la raison, notre alliée, finira par triompher», a-t-il écrit dans un premier message.
Je suis reposé, en pleine forme, nous ne nous coucherons pas, je n'ai pas peur et je suis avec vous pour faire face à la fois aux surprises de la nature et aux erreurs de ceux qui sont censés gérer les crises.
— Didier Raoult (@raoult_didier) January 1, 2022
Bon courage ! Pour moi je ne recule devant rien ni personne. (2/2)
«Je suis reposé, en pleine forme, nous ne nous coucherons pas, je n'ai pas peur et je suis avec vous pour faire face à la fois aux surprises de la nature et aux erreurs de ceux qui sont censés gérer les crises. Bon courage ! Pour moi je ne recule devant rien ni personne», a-t-il ajouté dans un second message.
Une nouvelle année marquée par des procédures à son encontre
Retraité depuis le 31 août en tant que professeur d'université-praticien hospitalier, Didier Raoult va quitter son poste à l'IHU en 2022. Le 23 novembre, le conseil d'administration de l'établissement a lancé un processus de sélection de son successeur avec comme date butoir le 30 juin au plus tard, pour une prise de fonction au plus tard le 30 septembre.
L'infectiologue a récemment écopé d'un blâme de la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine, le 7 décembre, pour avoir communiqué «des informations qui ne s'appuyaient sur aucune donnée confirmée». En revanche, l'instance n'a pas retenu les accusations de «charlatanisme», et jugé que le «Pr Raoult n'a fait courir à ses patients aucun risque injustifié en prescrivant l'hydroxychloroquine aux doses habituellement préconisées».
«On fait le procès de la réussite», s'était pour sa part défendu l’infectiologue marseillais il y a quelques semaines. «Ce sont les médecins qui se plaignent de nous, pas les patients», avait également rétorqué Didier Raoult, assurant avoir reçu «plus de 600 000 patients» au sein de l'IHU durant la crise sanitaire, «sans aucune plainte».
Le Conseil national de l'Ordre des médecins a fait appel «a minima» de cette décision le 17 décembre, ce qui signifie qu'il demande l'aggravation de la sanction ou au minimum la même.
Parallèlement, le professeur Didier Raoult a fait l'objet de graves accusations relayées dans la presse. Mediapart et L'Express, ont ainsi révélé en octobre que l'IHU aurait mené en 2017 des essais cliniques sauvages en utilisant des traitements controversés et dangereux sur des patients atteints de tuberculose.
Ces accusations ont entraîné l'ouverture d'une enquête interne de L'Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM). L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a saisi la justice sur cette affaire. Didier Raoult quant à lui a démenti que des recherches sur la tuberculoses avaient lieu au sein de l'IHU. «Il n'y a pas eu d'essais, seulement des choix thérapeutiques par des médecins», a-t-il déclaré le 28 octobre sur C8.
Le 19 novembre, une enquête interne a été de nouveau demandée par l'AP-HM après un nouvel article de Mediapart.
Selon le média «plus d'une dizaine de personnes [biologistes, médecins, internes ou assistants]» membres de l'IHU ont dénoncé «la falsification de résultats biologiques permettant de conclure à l'effet bénéfique de l'hydroxychloroquine en biaisant les résultats des tests PCR dans une étude comparant des patients de l'IHU prenant le traitement et des patients du CHU de Nice ne le prenant pas».
Concrètement, le professeur est accusé d'avoir modifié la valeur seuil des tests PCR à Marseille par rapport à Nice (groupe témoin non traité à l'hydroxychloroquine) pour engendrer moins de tests positifs et conclure de facto à l'efficacité du traitement qu'il défendait.